La Cédéao tente de renouer le fil du dialogue avec la Guinée et le Mali

  • 26/02/2024
  • Source : APA
Après avoir été ferme avec les régimes militaires de la région, la Communauté des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao) tente de renouer le fil du dialogue avec la Guinée et le Mali. A l’issue de son sommet extraordinaire des chefs d’Etat tenu samedi dernier à Abuja, au Nigéria, l’organisation régionale a décidé de lever des sanctions ciblées contre ces deux pays.

« L’Autorité décide de lever les restrictions au recrutement des citoyens de la République du Mali à des postes professionnels au sein des institutions de la Cédéao », souligne le communiqué.

Suite à deux coups d’Etat, en août 2020 et mai 2021, le Mali s’était vu imposer de lourdes sanctions économiques et financières par l’institution communautaire qui s’opposait au calendrier de transition proposé par la junte dirigée par le colonel Assimi Goita. L’organisation était revenue à de meilleurs sentiments en juillet 2022 en levant l’embargo alors que les autorités militaires maliennes n’avaient toujours pas fixé de date pour organiser les élections et passer le pouvoir aux civils.

En outre, la Cédéao « décide de lever les sanctions financières et économiques contre la République de Guinée » dirigée depuis septembre 2021 par le colonel Mamadi Doumbouya à la suite du renversement du président Alpha Condé. L’organisation avait pris la décision d’interdire les transactions financières de ses institutions membres avec ce pays ouest-africain qui dispose de frontières maritimes à la différence du Mali, du Burkina Faso et du Niger, trois pays du Sahel dirigés par des juntes qui ont annoncé leur retrait de la Cédéao pour former l’Alliance des Etats du Sahel (AES).

La décision de la Cédéao vis-à-vis de la Guinée intervient au moment où le chef de la junte a dissous par décret le gouvernement en fonction depuis juillet 2022, sans donner de signaux clairs sur la date des élections.

Alors que le communiqué annonce la levée « avec effet immédiat » des lourdes sanctions sur le Niger depuis le coup d’Etat contre le président Mohamed Bazoum, il ne mentionne pas pour autant le Burkina Faso, parmi les quatre Etats dirigés par des pouvoirs militaires. « La Conférence (des chefs d’Etat) charge le président de la Commission d’inviter les quatre États membres de la Cédéao en transition aux réunions techniques et consultatives de la Cédéao ainsi qu’à toutes les réunions liées à la sécurité », souligne le document.

ODL/ac/APA