L’Ordre des avocats de Côte d’Ivoire s’insurge contre l’installation de cabinets juridiques internationaux, en dépit des règles

  • 31/10/2014
  • Source : AIP
Abidjan – L’Ordre des avocats de Côte d’Ivoire s’insurge contre l’installation de cabinets internationaux d’avocats qui auraient sollicité un agrément de conseil juridique afin d’exercer de facto leurs activités.

Dans une déclaration parvenue jeudi à l’AIP, le Barreau de Côte d’Ivoire élève la plus vive protestation face à cette nouvelle pratique qui consisterait, pour des cabinets internationaux, de solliciter l’agrément de conseil juridique afin de pouvoir exercer, après délivrance dudit agrément, des activités juridiques au nom et pour le compte desdits cabinets basés à l’étranger et échappant tant au contrôle de l’Ordre que de l’administration fiscale.
 
Selon le Barreau, le cabinet ORRICK, dans un communiqué de presse publié le 20 octobre, a décidé de s’installer en Côte d’Ivoire par le truchement d’un confrère, maître Domoraud Operi Sydney, membre du Barreau de Paris, a qui la chancellerie aurait délivré plutôt un agrément pour exercer la profession de conseil juridique.
 
"L’Ordre des avocats relève en outre que selon ce communiqué de presse du cabinet ORRICK, un certain Fadika Karamoko, membre de l’équipe du cabinet ORRICK RCI, est présenté comme étant un avocat réputé" du Barreau ivoirien, précise le document dans lequel l’Ordre déclare formellement que ni M. Domoraud Oprei, ni M. Fadika Karamoko n’a appartenu au Barreau de Côte d’Ivoire.
 
Par conséquent, l’Ordre des avocats interpelle le Garde des sceaux, ministre de la Justice et des Droits de l’Homme et des Libertés publiques sur cette initiative visant à contourner les règles régissant l’accès à la profession d’avocat, afin que des mesures correctives soient prises.
 
"Le Barreau ne saurait tolérer que des confrères à la réputation mondialement établie tentent de présenter la Côte d’Ivoire comme un nouveau ‘far west juridique’ dans lequel pour s’y établir, les règles régissant la profession d’avocat peuvent être contournées en utilisant un instrument de façade : l’agrément de conseil juridique", précise le document.
 
"Le Barreau demeure ouvert à toutes les compétences ivoiriennes vivant aussi bien en Côte d’Ivoire qu’à l’étranger et qui, réunissant les conditions requises fixées par la loi, désirent exercer dans les règles la profession d’avocat dans notre pays", conclu le document.
 
kkp/kam