L'intervention française en Centrafrique est "salutaire" (président ivoirien)

  • 06/12/2013
  • Source : AFP
PARIS, 6 décembre 2013 (AFP) - Le chef de l'Etat ivoirien Alassane Ouattara juge que l'intervention militaire française en Centrafrique est "salutaire" même si "on a perdu trois mois", dans une interview vendredi au quotidien français Le Figaro.

En Centrafrique, "un peuple est en danger. Je trouve même que ça a trop tardé. On a perdu trois mois. Quand il y a une situation d'urgence, c'est bien que la France intervienne. Mais après, ce sont aux pays africains de prendre leur sécurité en charge, avec l'aide de l'ONU", a-t-il déclaré. Elu président en novembre 2010, M. Ouattara est arrivé au pouvoir - que refusait de lui céder l'ex-président Laurent Gbagbo - grâce à une intervention décisive de l'armée française en avril 2011. A propos de la création par l'Union africaine d'une force de réaction rapide, qui devrait faire l'objet de débats lors du sommet franco-africain qui débute vendredi à Paris, M. Ouattara dit préférer "des solutions sous-régionales".

"L'Union africaine, c'est 54 pays, on ne peut rien démarrer à 54", affirme-t-il. "L'une de nos propositions à se sommet de Paris consistera précisément à dire que tous ceux qui profitent des richesses de l'Afrique doivent aussi contribuer à sa sécurité", indique-t-il, car "quoi qu'on dise de l'influence grandissante de la Chine, des Etats-Unis ou du Brésil, ces pays ne sont pas engagés chez nous sur le front de la défense et de la sécurité. Ils ne prennent pas les mêmes risques que la France". "La France est un partenaire particulier sur notre continent avec la Grande-Bretagne", ajoute-t-il, en se prononçant pour le maintien de la base militaire française en Côte d'Ivoire.

La politique africaine de la France, selon le président ivoirien, se définit par "un soutien à la démocratie". Selon lui, le sommet "est une opportunité pour la France de montrer qu'elle a une nouvelle stratégie sur le continent africain" et également une opportunité "pour l'Union européenne qui doit se rapprocher de l'Afrique". "L'expérience malienne montre qu'il est important d'avoir une meilleure coordination entre les Africains et la communauté internationale", dit-il encore.
 
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