L’incroyable potentiel du mobile money en Côte d’Ivoire

  • 10/12/2016
  • Source : info-afrique.com
La Côte d’Ivoire peut se placer en leader du mobile money sur l’Afrique de l’Ouest, quelques chiffres pour analyser cet écosystème

-Un nouveau rapport de la Banque mondiale sur la situation économique de la Côte d’Ivoire s’intéresse au développement du marché financier ivoirien.

-La majorité des Ivoiriens ne font pas confiance aux banques locales, privilégiant le mobile money pour effectuer leurs paiements et transferts d’argent.

-Le système financier ivoirien octroie proportionnellement trois à quatre fois moins de crédits que les pays à revenu intermédiaire sur le continent africain.

En Côte d’Ivoire, seul un épargnant sur huit choisit de placer ses économies dans une banque ou un établissement financier, ce qui représente un taux presque deux fois inférieur à celui observé sur le continent et presque trois fois au-dessous de la moyenne dans les pays à bas revenus.

C’est à croire que les Ivoiriens préfèrent garder leur argent sous le matelas, ou alors pour les plus aisés, investir dans l’immobilier ou des comptes à l’étranger. Un manque à gagner pour un pays qui ambitionne, depuis le retour de la paix en 2012, de se hisser au rang des pays émergents à l’horizon 2020.

Pourquoi les Ivoiriens tournent-ils le dos aux banques locales ? Selon le rapport de la Banque mondiale intitulé  La course vers l’émergence : pourquoi la Côte d’Ivoire doit ajuster son système financier, l’explication est à la fois historique et pratique. « La réticence des Ivoiriens s’explique en partie par la crise politique qui a rompu les liens de confiance entre les épargnants et leurs banques. Elle provient aussi de la défaillance historique de plusieurs banques publiques qui sont susceptibles d’être fermées, restructurées ou privatisées »,  estime Jacques Morisset, économiste en chef à la Banque mondiale et auteur du rapport.


7,2 MILLIONS D’IVOIRIENS ONT DES COMPTES DE MOBILE MONEY

Cette réticence peut aussi s’expliquer par le fait que les par les épargnants ivoiriens ont tendance à privilégier les placements qui leur offrent de meilleurs rendements.

Dans les conditions actuelles, il y a peu d’incitation à ouvrir et à gérer un compte bancaire pour de nombreuses raisons : frais de transport pour se rendre à une banque, temps perdu devant le guichet et coûts excessifs des transactions bancaires. Par ailleurs, la détention d’un compte bancaire n’est pas une garantie pour obtenir un crédit, car les banques ivoiriennes privilégient les grandes entreprises, l’achat de titres de l’État ou la constitution de réserves de liquidités...La suite sur Info-Afrique.com