L'excès de cannabis doublerait le risque d'infertilité

  • 12/06/2014
  • Source : metronews.fr
Une récente étude scientifique démontre que la taille et la forme des spermatozoïdes seraient affectées chez les jeunes hommes consommant régulièrement du cannabis. Les résultats suggèrent que cette drogue serait ainsi plus dangereuse pour la fertilité masculine que d'autres facteurs comme l'alcool ou le poids.

Difficultés de concentration, perte de motivation, anxiété… Les méfaits de la prise régulière de cannabis sont plus ou moins connus. Des chercheurs de l'université de Sheffield (Royaume-Uni) en auraient découvert un nouveau, inquiétant les consommateurs masculins. Leur étude publiée dans la revue Human Reproduction révèle que les usagers de cette drogue peuvent mettre leur fertilité en péril car elle affecterait la morphologie de leurs spermatozoïdes (taille et forme).

À l'origine de cette découverte, une simple question : est-il possible que la vie moderne soit associée à une dégradation de la qualité du sperme ? Les chercheurs ont demandé à 1970 hommes de remplir des questionnaires sur leurs antécédents médicaux et leur mode de vie. Plusieurs facteurs ont été pris en compte comme l'indice de masse corporelle (IMC), leur emploi, le type de sous-vêtements portés (slip, boxer), la consommation d'alcool et de tabac et la consommation de cannabis et de drogues plus dures.

Des effets notables pendant des mois
Ils ont ensuite comparé les informations recueillies auprès des 1 652 hommes dont le sperme était normal avec celui des 318 autres dont le sperme n'était pas conforme. Les analyses ont montré que le style de vie d'un individu a très peu d'impact sur sa fertilité. Sauf pour un paramètre : le cannabis. En effet, les hommes de moins de 30 ans seraient deux fois plus susceptibles d'avoir des spermatozoïdes difformes s'ils en ont consommé au cours des trois mois avant l'éjaculation.

Heureusement, ce phénomène est réversible. "Les usagers de cannabis sont encouragés à arrêter totalement s'ils envisagent de fonder une famille", explique Allan Pacey, principal auteur de l'étude. Par ailleurs, bien que la recherche n'ait pas trouvé de lien entre la morphologie des spermatozoïdes et d'autres facteurs de mode de vie tels que le tabac et l'alcool, les chercheurs estiment qu'il est possible qu'ils interagissent avec d'autres aspects du sperme qui n'ont pas été mesurés, comme la qualité de l'ADN qu'il contient.