KKB fait la «paix» avec Bédié après des années de «rapports un peu tumultueux»

  • 02/10/2018
  • Source : APA
Kouadio Konan Bertin dit « KKB », un cadre du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci), a annoncé mardi avoir fait « la paix » avec Henri Konan Bédié, président de cette formation politique dont il est issu, après « quelques années de rapports un peu tumultueux ».

« Depuis quelques années, mes rapports avec le président Henri  Konan Bédié ont été un peu tumultueux, et nous nous sommes retrouvés ce  week-end (à Daoukro, ville natale de M. Bédié, située dans le centre-est  ivoirien) pour faire la paix, mais définitivement », a dit KKB dans un  entretien à APA. 

L’ex-président de la jeunesse  du Pdci, Kouadio Konan Bertin, s’est réjoui de l’ambiance lors de cette  rencontre aux allures d'une retrouvaille entre un « père » et son «  fils », confiant que l’ex-président ivoirien Henri Konan Bédié « ne  pouvait qu'être heureux ». 

« Nous sommes allés  faire la paix, parce que nos militants du Pdci ne comprendraient pas  mon attitude de visiter les autres leaders, sans chercher à régler mes  problèmes avec le président Bédié », a-t-il dit, tout en insistant « le  président Bédié et moi avons fait la paix ». 

Selon  lui, « en politique, il y a un temps pour se battre et un temps pour  faire la paix », surtout que la Côte d'Ivoire « a trop souffert de la  guerre, de la division et des querelles inutiles ». Une raison qui l’a  amené à « défiler à la Haye pour rendre visite à Laurent Gbagbo », issu  d’un parti autre que le sien.

«  Traditionnellement opposé au Pdci, ces incessants voyages (vers la Cour  pénale internationale pour rencontrer l’ex-président Laurent Gbagbo) ne  visent qu'un seul objectif, la recherche de la paix par le dialogue »,  a-t-il ajouté, souhaitant que « les leaders politiques ivoiriens  apprennent à se parler ».  

Il s’est félicité  qu'au sortir de la Haye pour la dernière fois, il ait lancé l’idée que  les acteurs politiques et leurs sympathisants sortent « définitivement  de la logique de la belligerance pour s‘installer et s’engouffrer dans  la voie de la paix ». 

M. KKB, qui estime que «  le pouvoir ne se donne jamais », n’était pas ostensiblement partisan de  l'alternance politique au profit du Pdci au sein du Rassemblement des  Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), la coalition au  pouvoir, de laquelle l’ex-parti unique vient de se retirer. 

«  Je ne cherche pas forcément à avoir raison de mon père Henri Konan  Bédié, ce n’est pas dans notre culture. Le plus important, c’est que  nous avançions », a déclaré KKB, dont la candidature à la présidentielle  de 2015 n’avait pas été parrainée par le Pdci, qui a soutenu Alassane  Ouattara pour un second mandat. 

S’exprimant  sur l’amnistie prise par le président Alassane Ouattara ayant permis la  libération de près de 800 personnes dont Simone Gbagbo, l’épouse de  l’ex-président ivoirien, il a salué cet « acte concret qui booste la  réconciliation » d’où « il faut saisir cette opportunité pour s’asseoir  et se parler ».  

« Il faut qu'on discute et  cherchions à régler nos différends par la voie du dialogue », a-t-il  poursuivi,  laissant entendre qu' après sa rencontre avec M. Gbagbo à la  Haye, il croit que l’ex-chef de l’Etat ivoirien « n’est pas dans la  logique de vengeance et de la haine, mais bien au contraire ».  

La  Côte d’Ivoire a connu en 2010/2011 une crise postélectorale ayant fait  plus de 3.000 morts. Pour KKB, « après la partie militaire il faut qu'  on fasse place à la politique » pour favoriser la discussion, car « on  ne peut pas reconstruire le pays avec le cœur plein de haine et de  vengeance ». 

AP/ls/APA