Kenya : l’insécurité plane à la veille de la prestation de serment de Raila Odinga

  • 29/01/2018
  • Source : APA
APA-Nairobi (Kenya) - Des risques d’affrontements dans les rues de la capitale Kenyane, Nairobi, entre les responsables de la sécurité et les partisans de l’opposition sont à craindre alors que le chef de l’opposition, Raila Odinga, envisage de prêter serment mardi, en tant que « président » du Kenya.

La police a déjà interdit la cérémonie de prestation de serment prévue par Odinga au parc Uhuru à Nairobi.

Le gouvernement kényan a déclaré qu’il ne reconnaissait pas la prestation de serment du chef de l’opposition Raila Odinga en tant que « président du peuple ».

Le vice-président adjoint, William Ruto, a démenti dimanche la tenue de l’événement et a déclaré que le Kenya avait tourné la page de la longue impasse politique.

D’autre part, la Super Alliance nationale (NASA), dirigée par Odinga, a maintenu qu’elle avait mobilisé des millions de partisans à travers le pays pour assister à cette manifestation.

Par ailleurs, les agents de sécurité ont promis d’user de tous les moyens pour interdire cette cérémonie de prestation de serment.

S’exprimant lundi à Nairobi lors d’une interview accordée à une chaîne de télévision locale, le PDG de la NASA, Norman Magaya, a déclaré que Raila prêtera serment en tant que ‘’président de la République du Kenya et non pas en tant que président du peuple’’.

« Nous avons légitimement fait une réservation pour le parc, et nous n’avons reçu aucune notification interdisant son accès », a-t-il ajouté.

Dimanche, le chef de la police de Nairobi, Japheth Koome, déclarait que personne ne serait autorisé à utiliser les espaces du parc et a qualifié la fonction d’« illégale ».

M. Odinga a déclaré qu’il ne reconnaît pas la victoire du président Uhuru Kenyatta lors du scrutin controversé du 26 octobre, que M. Odinga a boycotté.

Les nouvelles élections ont eu lieu après l’annulation des élections du 8 août par la Cour suprême le 1er septembre.

Kenyatta a remporté ces nouvelles élections avec plus de 98% des voix exprimées.

Selon un rapport de la Commission nationale des droits de l’homme du Kenya les affrontements post-électoraux qui en ont découlé ont fait 37 morts et plus de 100 blessés.

Le procureur général du Kenya, Githu Muigai, a également averti Odinga que prêter serment était assimilable à une trahison, et qu’il risquait d’être condamné à la peine de mort.