Kandia Camara blanchit Laurent Gbagbo et accuse gravement Bédié : « S'il y'a eu toutes ces crises, c'est parce que Bédié a mal géré l'héritage du père Houphouët-Boigny »

  • 29/01/2019
  • Source : Linfodrome
Une sortie des plus fracassantes. Kandia Camara ex-secrétaire générale du Rassemblement des républicains (RDR) n’y est pas allée du dos de la cuillère pour asséner ses vérités au président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA), Henri Konan Bédié.

Hier, Lundi 28 janvier 2019, au Palais de la Culture de Treichville, l’ancienne secrétaire générale du défunt Rdr, a ouvertement tenu pour responsable des crises successives qu’a connues la Côte d’Ivoire depuis le décès d’Houphouët Boigny, l’ex-président ivoirien Henri Konan Bédié.

A l’écouter, le successeur de Feu Houphouët-Boigny, M. Bédié aurait mal géré l’héritage à lui confié par son prédécesseur. La ‘’Péré nationale’’ lui recommande donc l’école d’Abdou Diouf. Ce dernier selon elle aurait tenu avec brio l’héritage de son prédécesseur, premier président sénégalais, Léopold Sédar Senghor. « Je voudrais dire au président Bédié d'aller demander conseil au président Abdou Diouf au Sénégal. Parce que s'il n'y a pas eu de coup d'État au Sénégal, s'il n’y'a pas eu de rébellion, s'il n'y a pas eu de guerre, c'est parce que le président Abdou Diouf a su gérer l'héritage du président Senghor. Si lui Bédié avait su gérer l'héritage d’Houphouët, il n'aurait pas eu de coup d'État en Côte d'Ivoire, il n'aurait pas eu de rébellion, il n'aurait pas eu de guerre, il n'aurait pas eu de réfugiés, il n'aurait pas eu d'ivoiriens à la CPI, il n'aurait pas eu de femmes violées. S'il y'a eu toutes ces crises, c'est parce que lui Bédié a mal géré l'héritage du père Houphouët-Boigny », a-t-elle craché au président du PDCI-RDA.

Le président Henri Konan Bédié, faut-il le rappeler fut président de la Côte d’Ivoire entre 1993 et 1999. Il fut éjecté du fauteuil présidentiel à la suite d’un coup d’Etat mené par des mutins en colère. Depuis lors, la Côte d’Ivoire connaîtra une succession de crises politico-sociales qui debouchera sur la rébellion du 19 septembre 2002 sous Laurent Gbagbo. En 2010, après 8 années de crises politico-militaire, Bédié et Ouattara se mettent ensemble pour faire tomber Laurent Gbagbo, lors des élections présidentielles.

La crise post-électorale qui surviendra au lendemain de ce scrutin présidentiel fera officiellement 3 000 morts, de nombreux dégâts matériels. Plusieurs cadres favorables à Laurent Gbagbo sont contraints à l’exil. L’ancien président Laurent Gbagbo lui sera traduit devant la Cour pénale internationale. Après 7 années de détention, 2 années de procès, 82 témoins à charge, il sera acquitté le mardi 15 janvier 2019, des lourdes charges qui pesaient contre lui.

Pendant ce temps à Abidjan, les alliés d’hier s’entre-déchirent. Le torchon brûle entre les présidents Ouattara et Bédié. Guillaume Soro lui devra dire adieu à son poste de président de l’Assemblée nationale. Sa démission est attendue courant février.

Jean Kelly Kouassi