Journée Mondiale de la liberté de la presse : Les journalistes étalent leurs préoccupations

  • 04/05/2015
  • Source : Lebabi.net
L'ensemble des journalistes de Côte d'Ivoire, à l'instar de ceux du monde, ont célébré, ce 03 mai, au stade de la Haute Fréquence de la RTI, la 22ème édition de la Journée Mondiale de la liberté de la presse, dont le thème 2015 est "laisser la presse prospérer", en présence du ministre de la communication, Affousiata Bamba Lamine, l'occasion de poser les problèmes d'un métier parfois difficile.

Dans une motion lue par la présidente du réseau des femmes journalistes et des professionnels de la communication de Côte d’Ivoire (REFJPCI), Agnès Kraidy, les journalistes de Côte d’Ivoire, réunis au sein des organisations professionnelles des médias ont recommandé que les auteurs des agressions perpétrées contre eux soient identifiés et sanctionnés par la loi.
 
Les journalistes ont manifesté leur désir de voir le statut de "pupilles" pour les enfants des journalistes décédés pendant la crise postélectorale, dans l’exercice de leur métier.
 
Les journalistes veulent également que la modification de la loi de 2004 sur la presse, passe à l’assemblée nationale pour conférer un cadre légal à l’exercice de leur métier. La création d’un comité de révision du cadre juridique des radios de proximité, en vue de favoriser une plus grande liberté d’expression, a été formulée.
 
"En Côte d’Ivoire, si nous ne déplorons aucun journaliste tué ou emprisonné, il n’en demeure pas moins que des situations d’inquiétudes subsistent à l’approche de l’élection présidentielle", indique une déclaration de la présidente de l’Association de la presse étrangère en Côte d’Ivoire (APECI), Mmah Camara.
 
L'APECI déplore "la bastonnade du journaliste Hermann Aboa dans un bar par un élément des FRCI, l’agression perpétrée contre nos confrères du quotidien "Le Temps", Bamba Mafoumgbé et Emmanuel Akagni du "Nouveau Courrier" début avril à l’occasion du Salon de l’Agriculture et des Ressources Animales (SARA) par des éléments de la garde républicaine". 
 
L’APECI recommande ainsi une tournée conjointe de la hiérarchie des Forces Républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), de la police, du ministère de la Communication et des organisations professionnelles de journalistes, dans les rédactions de presse pour une sensibilisation plus accrue sur les mesures idoines que doivent observer ces deux parties.
 
"Face à un monde qui est de plus en plus tourné vers l’amélioration des conditions de vie, emprisonner ou assassiner des journalistes dans l’exercice de leur fonction, est inexplicable, impardonnable et inacceptable", conclut la déclaration.
 
La ministre de la Communication, porte-parole adjoint du gouvernement, Me Affoussiata Bamba-Lamine, a estimé pour sa part, que les journalistes en Côte d’Ivoire sont libres d’exercer leur profession : "Nous sommes aujourd’hui fiers, d’affirmer que les journalistes qui exercent leur métier sur notre sol, sont libres d’exercer leur profession, dans les règles de l’art, sans restriction dans le mouvement, sans menace ouverte ou voilée et sans exaction aucune", a affirmé Me Affoussiata.
 
"Les médias d’information libres, pluralistes et indépendants sur toutes les plates-formes sont devenus incontournables dans la visibilité  de la bonne gouvernance et de la transparence" a-t-elle révélé avant de traduire "la volonté du gouvernement d’œuvrer pour une presse libre et indépendante."
 
"Nous convenons qu’en Côte d’Ivoire, tout n’est pas encore rose. Mais les choses avancent, lentement et sûrement", a-t-elle avoué.
 
"Notre pays qui ambitionne légitimement de frapper à la porte du cercle vertueux des pays dits émergents, d’ici l’an 2020, met tout en œuvre pour créer, le plus rapidement possible, les conditions d’épanouissement d’une presse, véritablement professionnelle, libre et indépendante, espérant ainsi  renforcer les fondements de la démocratie, de la bonne gouvernance et donc de la paix et de la sécurité pour tous", a-t-elle conclu.
 
A l'occasion de cette journée le Secrétaire Général des Nations Unies, M. Ban Ki-Moon et la directrice générale de l’UNESCO, Mme Irina Bokova avaient dans une note commune déclaré : « Le journalisme est un moyen de débattre de manière éclairée sur un large éventail de questions de développement depuis les défis environnementaux et le progrès scientifique jusqu’à l’égalité des genres, en passant par la participation des jeunes et la consolidation de la paix. Ce n’est que lorsque les journalistes sont libres de surveiller, d’enquêter et de critiquer les politiques et les actions qu’une bonne gouvernance peut exister ». 
 
Instituée en 1993, la célébration de la journée de la liberté de presse, permet de faire l’état des lieux des conditions de vie et de travail des journalistes dans le monde.
 
En Côte d’Ivoire, les conditions de vie et de travail des journalistes, malgré les efforts du gouvernement reste quelque peu précaire.  

Avec Dépêches