Il y a cinq ans, la ville de L’Aquila, dans le centre de l'Italie, avait subi un séisme qui avait fait plus de 300 morts, des dizaines de milliers de sans-abris et plusieurs centaines de millions d’euros de dommages. En 2012, les sept scientifiques de la commission « Grands risques » avaient été condamnés pour avoir sous-estimé les risque. Ce lundi 10 novembre, ils ont été acquittés en appel.
« Honte à vous, honte à vous » : dans la salle d'audience, c'est sous les huées du public que la décision de la Cour d'appel de L'Aquila a été lue. Le tribunal a estimé que les faits reprochés « ne constituaient pas un délit ». Les attendus du jugement de la Cour d'appel ne seront connus avant plusieurs mois.
En 2012, lors du premier procès les sept scientifiques avaient été condamnés à six ans de prison et à près de dix millions d'euros de dommages et intérêts pour avoir été « trop rassurants » après les premières secousses, ce qui aurait empêché les habitants de quitter leurs maisons, avait estimé le tribunal en première instance.
Un premier verdict qui avait, lui aussi, provoqué une grande émotion, mais cette fois dans la communauté scientifique italienne et internationale : plus de cinq mille de ses membres avaient adressé une lettre au président de la République Giorgio Napolitano, lui expliquant qu'il était impossible de prévoir un tremblement de terre et , qu'à cause de cette condamnation, les chercheurs seraient désormais extrêmement prudents pour donner un avis.
La Cour d'appel semble donc avoir entendu les scientifiques, puisqu'à la surprise générale elle a récusé complètement ce lundi le premier verdict. C'est « un séisme dans le séisme », assure un des avocats des parties civiles, qui prévoit de saisir la Cour de cassation.
Italie: séisme de L'Aquila, les 7 scientifiques acquittés - Photo à titre d'illustration