Fin de l’épidémie d’Ebola en RDC : « Aucune des personnes vaccinées n’a été touchée »

  • 25/07/2018
  • Source : Jeune Afrique
L'épidémie d'Ébola qui sévissait dans la province de l'Équateur en RDC est officiellement endiguée. Entretien avec Matshidiso Moeti, directrice du bureau régional pour l'Afrique de l'OMS, sur les moyens mis en œuvre pour éviter l'épisode dramatique de 2014 en Afrique de l'Ouest.

Le directeur général de l’OMS, l’Éthiopien Tedros Gebreyesus, est à Kinshasa, où il est venu marquer la fin officielle de l’épidémie d’Ébola, déclarée le 24 juillet par le ministre congolais de la Santé, Oly Ilunga. Le virus a sévi pendant près de deux mois et fait 33 morts dans la province de l’Équateur.

Matshidiso Moeti, directrice du bureau régional pour l’Afrique de l’organisation, explique à Jeune Afrique comment cette nouvelle flambée meurtrière a pu être maîtrisée, afin d’éviter l’épisode dramatique de 2014, en Afrique de l’Ouest, qui avait fait plus de 11 000 morts.

Jeune Afrique : Quelle était la particularité de l’épidémie qui a sévi en RDC, par rapport à celle qui a ravagé l’Afrique de l’Ouest en 2014 ?

Matshidiso Moeti : Cette épidémie d’Ebola était particulièrement complexe, car elle menaçait un centre urbain et des zones rurales isolées. Il a fallu se battre sur deux fronts. Mais, le ministère de la Santé de la RDC a correctement riposté en sollicitant un appui là où le besoin se faisait sentir et en informant le public des risques liés à la maladie.

L’OMS et ses partenaires ont organisé une réponse rapide et efficace. Nos équipes étaient sur le terrain pour procéder à des investigations sur la première alerte, élaborer le plan de riposte à partir duquel tout le monde a travaillé, lever des fonds et faciliter l’arrivée et l’utilisation du matériel nécessaire.

"IL S’AGISSAIT D’UNE VACCINATION CIBLÉE QUI VISAIT À PROTÉGER LES PERSONNES LES PLUS EXPOSÉES AU RISQUE D’INFECTION

Ensemble, nous avons vaincu Ebola en moins de deux mois grâce à des méthodes traditionnelles telles que l’investigation des cas, la recherche des contacts ainsi que la fourniture de soins aux malades, et en ayant recours à de nouveaux outils, tels que la vaccination des personnes qui couraient le risque d’être infectées par le virus et la mise à disposition de nouveaux médicaments...