Examens scolaires : Pourquoi ça fraude tant ?

  • 16/06/2018
  • Source : Linter
La fraude en milieu scolaire est un phénomène qui a décidément la peau dure. Elle sévit surtout en fin d’année scolaire, précisément pendant les examens à grand tirage.

En dépit des mesures anti-fraudes prises chaque année par les autorités éducatives, les adeptes de cette pratique honteuse arrivent toujours à leurs fins. Elèves-candidats, enseignants-examinateurs, parents d’élèves, membres du secrétariat de centre s’y adonnent, avec des buts différents. Le phénomène présente aujourd’hui divers visages. Au point où l’on assiste à une véritable crise des valeurs. Comme les années antérieures, au cours de la session 2018 des épreuves orales du Brevet d’études du premier cycle (Bepc), certains candidats ont été rackettés par des professeurs chargés de les interroger. Ils ont, pour ainsi dire été contraints de débourser de l’argent pour obtenir de bonnes notes. 2000 fcfa pour obtenir 14/20 et 5000 fcfa pour une note comprise entre 16/20 et 17/20. Des notes qui, en réalité, ne reflètent pas forcement la vraie valeur de ces candidats. Pour les enseignants-examinateurs, peu importe. Seul l’argent qu’ils empochent à cette occasion compte. La conscience professionnelle peut attendre parce qu’à leurs yeux, rien n’est au-dessus de l’argent. La période des examens est une traite pour eux. Et la cherté de la vie n’est pas faite pour arranger les choses. Mais les enseignants-examinateurs ne sont pas les seuls fautifs dans cette affaire. Comme le dit l’adage, s’il y a corrompu, c’est qu’il y a corrupteur. 

Prédisposition. Le constat aujourd’hui, c’est que les candidats aux examens sont prédisposés à la fraude. Du moins certains d’entre eux. Tricher pour eux est une forme de solidarité et d’entraide. Plutôt que de prendre le temps d’étudier et de bien préparer leurs examens, nombreux sont les élèves-candidats qui optent pour la voie de la facilité. Evidemment, avec le concours d’autres acteurs du système, notamment les examinateurs. Même s’il est vrai que les téléphones portables, tablettes et autres outils de communication sont interdits, les fraudeurs ont plus d’un tour dans leurs sacs. Avec l’œil complice d’enseignants-surveillants complaisants qui laissent faire, les candidats communiquent entre eux, quand ils ne s’échangent pas carrément les brouillons. En contrepartie, les candidats lèvent une cotisation, qu’ils versent aux surveillants ‘’pour la franche collaboration’’...