Etats généraux de la République - Le FPI veut perdre du temps à Ouattara

  • 01/10/2013
  • Source : Le Patriote
Ils croient avancer masqués, mais infiniment peu nombreux sont les observateurs de la scène politique ivoirienne qui sont dupes devant les intentions réelles d’Affi N’Guessan et du Fpi vis-à-vis du pouvoir d’Alassane Ouattara. Hormis quelques irréductibles, viscéralement attachés au rêve chimérique d’une nouvelle redistribution des cartes politiques en Côte d’Ivoire au profit des refondateurs, les Ivoiriens dans leur écrasante majorité savent bien que l’ex-parti au pouvoir n’a jamais cessé de travailler à ne faire de la gouvernance Ouattara qu’un gros échec.

 Même si on peut leur concéder que c’est de bonne guerre, chaque discours, acte et même velléité d’acte du parti frontiste ne concoure aujourd’hui qu’à mettre le maximum de bâtons dans les roues de l’actuel gouvernement.
Certes, de ce point de vue, on peut être tenté de croire que les méthodes pour parvenir à leurs fins ont quelque peu été revues à la baisse par les socialistes à l’ivoirienne, qui semblent avoir fait l’impasse sur les nombreuses attaques armées, qui ont endeuillé, courant 2012, les rangs des FRCI, causant de nombreuses pertes en vies humaines. Mais le FPI ne s’est jamais départi de l’obsession de contrarier voire de vandaliser, d’une façon ou d’une autre, l’œuvre de reconstruction de la Côte d’Ivoire entreprise, voilà bientôt trois ans, par le chef de l’Etat.

Pour les compagnons de Laurent Gbagbo, Alassane Ouattara ne saurait réussir là où leur champion, dix bonnes années durant, a lamentablement échoué. Là où au lieu de travailler, comme l’actuel locataire du palais du Plateau, au développement socioéconomique du pays, à la cohésion entre ses fils, à son rayonnement au plan international, la Refondation a littéralement déconstruit le pays d’Houphouët-Boigny. Affi et ses hommes, dans les sombres laboratoires de leur haine anti-Ouattara, redoublent d’ingéniosité pour plomber la prodigieuse avancée en termes de gestion du pouvoir d’Etat de l’ancien directeur général adjoint du FMI.
C’est tout le sens de la nouvelle invention que le natif de Bongouanou et ses camarades brandissent depuis quelques jours comme remède miracle pour le retour à une Côte d’Ivoire réconciliée : les Etats généraux de la République.

Au FPI, depuis un certain discours d’orientation prononcé par l’ex-captif de Bouna, on ne jure plus que par ce petit groupe de mots. « J’appelle le chef de l’Etat à convoquer les états généraux de la République, qui seront l’instrument opérationnel de la réconciliation», a déclaré l’ancien Premier ministre de Gbagbo. Embouchant la trompette de leur chef, c’est quasi chaque jour que ses lieutenants claironnent à tue-tête que sans « leurs » Etats généraux de la République, c’est la République ivoirienne elle-même qui risque de disparaitre.

« Ce sera un instrument pour fonder un nouveau contrat social, un consensus sur toutes les questions qui nous divisent », poursuit Affi, avec pourtant cette précision-couperet qui restitue tout le caractère véreux de cette trouvaille : « la mise en place de ce cadre ne pourra se faire qu’après la libération de tous les prisonniers politiques (civiles et militaires) et le retour des exilés ». Les refondateurs auraient voulu faire montre du véritable culte qu’ils vouent au chantage, via les innombrables préalables dont ils sont passés maîtres, qu’ils ne s’y prendraient pas autrement.
Car depuis la fin de la crise postélectorale, Dieu seul sait combien nombreux sont les efforts consentis par le président de la République et son gouvernement pour que le FPI accepte de s’inscrire dans le processus de réconciliation et de paix.

Que ce soit l’appel à ce parti à entrer au gouvernement dès les premières heures de la sortie de crise, celui à participer aux élections locales (législatives et régionales), que ce soit les nombreuses retrouvailles au sein du Cadre permanant de dialogue, à Grand-Bassam puis à Abidjan, que ce soit le dialogue direct Gouvernement-FPI, réclamé à tue-tête et obtenu par les refondateurs, que ce soit les vagues successives de libérations des pontes de ce parti, dont Affi lui-même a bénéficié et qui lui laisse libre cours de vaquer à ses occupations politiques sans entrave aucune, que ce soit le retour de milliers d’exilés favorisé par le pouvoir, etc. toutes les cartouches de la bonne foi semblent avoir été épuisées par Ouattara, qui ne sait pratiquement plus à quel saint se vouer avec ces étranges opposants, qui semblent ne se satisfaire de rien.

Leur donne-t-on un mouton qu’ils réclament un bœuf. Leur concède-t-on ce bœuf, ils en réclament le cheptel tout entier, exigeant par la suite un troupeau d’éléphants. De là à réclamer, non pas sa barbe, mais Dieu Lui-même en Personne, il n’y a qu’un pas qu’il faut craindre que ces hommes et femmes sans mesures ni scrupules finissent allègrement par franchir.
Car comme le ferait un « papa gâteau » face à son enfant gâté – dont en règle générale il se sait responsable de ce mauvais penchant – le chef de l’Etat a presque tout fait pour remettre le FPI sur le chemin de la raison. Par ses incessants appels au dialogue, ses supplications à lui faire prendre part au processus de normalisation sociale et politique, par l’acceptation presque sans condition de ses nombreux desiderata, par le quartier libre qu’il lui laisse de sillonner le pays en proférant à son encontre les propos orduriers voire séditieux, Alassane Ouattara a sans doute contribué à faire du FPI cet ogre qui croit qu’il est plus fort que tout le monde et seul capable de «voler au secours de la Patrie» ou de «sauver la nation en danger », selon les mots de l’inénarrable Affi.

Cette arrogance ostentatoire du FPI, si elle procède de cette trop grande civilité du chef de l’Etat, qui estime sans doute avoir des chats autrement plus importants à fouetter, n’en cache pas moins mal la volonté des partisans de Laurent Gbagbo de plomber son remarquable travail abattu en si peu de temps et que tous les observateurs, nationaux ou internationaux saluent. Le FPI veut perdre du temps au chef de l’Etat en le distrayant par des revendications farfelues, telles que ces états généraux de la République calqués sur les vieux modèles des conférences nationales et autres concertations qui se sont averés des foires d’empoignes aux relents folkloriques. Il veut le détourner de la marche triomphale vers l’inéluctable émergence que tout le monde voit venir. «Le FPI gagnerait à préparer les élections de 2015», a tranquillement répondu le premier citoyen ivoirien de retour des Etats-Unis d’Amérique où il a récemment pris part à la 68ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies.
KORE EMMANUEL


Pourtant le FPI avait refusé la concertation nationale

Les états généraux de la République. C’est la nouvelle trouvaille du Front populaire ivoirien. Les dirigeants de l’ex-parti au pouvoir ne jure actuellement que par ce projet qui, estiment-ils, permettra à la Côte d’Ivoire d’être rassemblée. Le 7 septembre dernier, lors de la passation de charge entre lui et son intérimaire Miaka Oureto, Pascal Affi N’Guessan avait brandi cette idée comme la principale condition du FPI pour renouer avec le fil du dialogue. Pascal Affi N’Guessan et ses camarades de la direction centrale du FPI prétextent que seule cette façon de faire amènera la Côte d’Ivoire sur le chemin de la réconciliation nationale.

Pour eux, le dialogue républicain initié par le Gouvernement ne suffit pas à lui seul pour parler des problèmes qui minent la Nation ivoirienne et leur trouver des solutions. Le FPI, le mercredi dernier par la voix du ministre Dano Djédjé soutient que le Cadre permanent de Dialogue (CPD) « n’est pas un cadre pertinent ni pour la résolution des conséquences directes de la crise, ni pour le débat national sur les causes de la crise ivoirienne ». Pour les caciques de l’ex-parti au pouvoir, il faut nécessairement les états généraux qui serviront de forum d’échanges en vue de regrouper « les forces vives de la nation ivoirienne », notamment « les partis politiques, la société civile, les confessions religieuses, les autorités traditionnelles, les organisations socioprofessionnelles, les jeunes, les femmes et les experts ». Mais on pourrait rétorquer au FPI : « Pour quoi faire ? ».

Le dialogue républicain n’est-il pas suffisamment engagé pour réclamer que toutes les souches sociales soient associées aux débats ? Car, en réalité que souhaite le FPI à travers ces états généraux, si ce n’est une concertation nationale qui ne dit pas son nom. Et pourtant, cette solution avait été rejetée par le FPI de Laurent Gbagbo dès les premiers vagissements du multipartisme en Côte d’Ivoire en 1990. On se le rappelle. Laurent Gbagbo alors l’un des leaders de la Coalition gauche démocratique, l’avait justement quitté pour faire cavalier seul, à cause de cette exigence. Après la réunion de Korhogo, en violation la parole donnée, Laurent Gbagbo décide d’affronter seul à l’élection présidentielle 1990, le président Félix Houphouët-Boigny. Face aux accusations de trahison qui fusent après son acte de candidature, le président du FPI lance cette boutade : « La concertation nationale n’est pas la panacée aux problèmes de la Côte d’Ivoire.

Et puis ce sont les marigots qui viennent au fleuve et non le contraire ». Aujourd’hui, il est tout de même curieux que le FPI propose cette idée qu’il a énergiquement rejetée il y a 23 ans. Pourquoi le FPI décide-t-il subitement de ravaler ce qu’il a lui-même vomi par le passé ? Malin est celui qui pourra répondre avec beaucoup de succès à cette question. Car est vraiment fort celui connait les intentions du caïman qui quitte le marigot pour aller s’abreuver à la rosée des fleurs. Toujours est-il que la volonté du FPI de vouloir coûte que coûte élargi son tête-à-tête avec le Gouvernement, cache des intentions pas du tout catholiques.
Jean-Claude Coulibaly


Que fait-on du dialogue direct?

Il ne faut pas se tromper sur le compte du Front populaire ivoirien (FPI). Ce parti qui excelle dans le jeu du boulanger qui roule ses adversaires dans la farine ne changera pas. En effet, depuis la fin de la crise postélectorale, le parti à la rose ruse avec le processus de paix et de réconciliation nationale en volant de trouvailles et trouvailles. Invité, en effet, dans le Cadre permanent de dialogue, creuset d’échanges et de discussions entre le gouvernement et l’opposition pour trouver des solutions aux problèmes politiques, l’ancien parti au pouvoir a refusé la table de négociation. Raison évoquée : le FPI, selon son président intérimaire d’alors, Miaka Ouréto est le «principal parti d’opposition» qui ne doit pas être traité au même titre que les ‘’petits’’ partis. Le parti bleu a donc exigé et obtenu un dialogue direct avec le pouvoir.

A coté des négociations du cadre permanent de dialogue où siègent 11 partis de l’opposition, le gouvernent a initié des pourparlers avec l’ex-parti au pouvoir. A la fin du mois de janvier 2013, les deux parties se sont retrouvées pour mettre en place des commissions qui ont planché sur les questions relatives à la sécurité, au jeu démocratique, à l’Etat de droit et à la réconciliation nationale. Alors que les choses avançaient bien, les négociateurs du FPI qui ne voulaient certainement pas qu’elles aboutissent ont appuyé sur le bouton de la mauvaise foi. Et le dialogue s’est noyé dans le fleuve des préalables des anciens dirigeants de la Côte d’Ivoire. En plus de réclamer une amnistie générale à l’effet de libérer tous les prisonniers de la crise postélectorale, le FPI a exigé la nomination d’un médiateur. Au quel cas, il claque la porte.

Le dialogue direct comme espéraient les envoyés de la maison bleue a pris du plomb dans l’aile et a même été rompu. Pendant que pour le pouvoir il est question de remettre les discussions au gout de jour, Affi N’Guessan, qui a repris, après sa sortie de prison, le fauteuil de président du parti créé par l’ex-chef de l’Etat, Laurent Gbagbo, a remis tout en cause. Avant de sortir de son chapeau ‘’les états généraux de la République’’. Attendu donc le mardi 24 septembre à la primature pour la reprise du dialogue, il a brillé par son absence.

Laissant la main à Dano Djédjé de conduire la délégation du FPI. Dans cette veine, que fait-on de ce dialogue direct ? Les états généraux de la République doivent-ils se tenir sur ses cendres? «D’un côté, nous continuons le dialogue direct, pour régler les conséquences liées à la crise que nous avons connue de l’autre côté, nous proposons l’ouverture d’un débat national, les états généraux de la République pour débattre des problèmes beaucoup plus en profondeur », a tenté de répondre Dano Djédjé. Une pirouette qui ne tient visiblement pas la route. Pourquoi vouloir autant de tribunes pour régler des problèmes déjà connus? Somme-nous encore dans la diversion ? Les interrogations fusent devant l’idée et surtout les man?uvres du FPI et de son président. En tout cas, Il s’agit d’être sincère sur le chemin de la restauration de la paix en Côte d’Ivoire et non de tourner en rond avec une multitude de tribunes.
Lacina Ouattara


Etats généraux de la République : Et si le FPI avait un agenda secret

Ils n’ont vraiment pas honte. Après tout ce qu’ils ont fait subir à la Côte d’Ivoire, le calvaire qu’ils ont fait endurer aux Ivoiriens, ils devaient faire profil bas. Mais que constate t-on ? Les responsables du FPI, puisque c’est d’eux qu’il s’agit, osent narguer les victimes de la crise postélectorale, avec pour comble du dédain les propos outrageux d’Affi N’Guessan.
Ce qui est encore incompréhensible, c’est qu’ils croient avoir la science infuse en matière de gouvernance politique. Alors que pendant leurs dix années de règne, on a rien vu. Absolument rien, si ce n’est la violence, l’intoxication de jeunes nourris à la sève xénophobe et ivoiritaire.

Et depuis qu’ils respirent, à nouveau, l’air frais de la liberté, Pascal Affi N’Guessan et ses camarades, en plus des contre-vérités qu’ils déversent à tout va sans réellement assumer leur gestion calamiteuse du pays durant la dernière décennie, ont sorti de leur sac, un nouveau joker : les états généraux de la République, qu’ils réclament à cor et à cri aujourd’hui, après avoir brandi le dialogue direct. C’est à croire qu’ils se moquent non seulement de la République, mais aussi de ceux qui les soutiennent, ou tout simplement ils ne savent pas réellement ce qu’ils veulent. Voilà des gens, qui demandent un dialogue direct, un face-à-face avec le pouvoir, sans la présence des « petits » partis politiques.

Et quand le gouvernement leur tend la main, ils exigent cette fois les états généraux de la République. Il ne faut pas chercher midi à quatorze heures. Le FPI ne fait ni plus ni moins que de la diversion. A dire vrai, ils ne veulent aucunement du dialogue politique. Ce qui les intéresse avant tout, c’est le « match retour », comme ils le clament dans leurs différentes officines. Autrement dit, une reconquête du pouvoir par la voie militaire. Et personne n’est dupe. Des réunions secrètes se tiennent les nuitamment dans certains quartiers d’Abidjan, et des messages sont passés aux militants les plus extrémistes.

Et bien plus, à ces hommes et ces femmes, l’espoir est donné que le FPI reviendra bientôt aux affaires. Pour certains d’entre eux, le moment n’est même plus loin. La stratégie du FPI, on l’aura compris, c’est d’endormir le pouvoir pour mieux l’assommer. Pascal Affi N’guessan, Miaka Ouretto, Laurent Akoun, Dano Djédjé et tutti quanti n’ont toujours pas digéré la chute de leur régime. Avec lui, celle de leur mentor Laurent Gbagbo. Comme on le dit si bien à Abidjan, “c’est ça qui est la vérité”.
Y. Sangaré