Espace Uemoa : les grandes décisions d’un long sommet

  • 26/10/2013
  • Source : Le Patriote
La 17ème session des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) s’est clôturé, jeudi soir, au King Fahd Palace de Dakar, en présence du président Alassane Ouattara et de la plupart de ses homologues de cet espace économique.

Après un huis-clos de près de huit heures, les chefs d’Etat des huit pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) ont signé un acte additionnel instituant une politique commune dans le domaine de la paix et de la sécurité. Selon le communiqué final du sommet, les chefs d’Etat ont instruit les organes et institutions communautaires de poursuivre les efforts en vue de l’opérationnalisation du chantier Paix et Sécurité pour assurer la quiétude des populations de l’union.

Tous présents à cette rencontre, les chefs d’Etat de l’Union ont réaffirmé leur détermination à assurer la paix et la sécurité dans la sous-région. "Nous avons tous compris qu’il ne peut pas y avoir de développement sans sécurité. [...] C’est important que la question de la paix, de la stabilité et de la sécurité soit au cœur de nos préoccupations", a dit, en marge de la réunion, le coordonnateur du volet paix et sécurité de l’UEMOA, le président sénégalais Macky Sall. Il a affirmé que des efforts sont particulièrement fournis, dans ce domaine, au Nord du Mali, où persiste encore l’instabilité, malgré la reprise en main de l’intégralité du territoire par le gouvernement malien, avec l’aide des armées de la sous-région et de la France. Sur le plan économique, le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et Togo ont salué les propositions formulées en vue d’accroître significativement le niveau des ressources mobilisées aux fins de financement des investissements dans l’Union.

Le sommet a également recommandé la prise en compte des besoins importants de financement des infrastructures. S’agissant de l’état du processus d’intégration de l’Union, la Conférence s’est penchée sur les questions d’intérêts communs à l’UEMOA et à la CEDEAO, notamment la coordination des actions relatives aux Tarifs Extérieurs Communs et aux Prélèvements Communautaires. Le document a aussi demandé aux organes et institutions de l’Union de préserver le niveau du plafond de l’endettement, tout en veillant à la qualité et à la soutenabilité de la dette. Sans oublier de réaffirmer aussi leur volonté de renforcer les performances économiques de l’Union, dans une vision d’émergence des économies de la sous-région à l’horizon 2020. Ils ont, par ailleurs, adopté un Acte additionnel portant sur la création de l’Agence communautaire de supervision de la sécurité et de la sûreté de l’aviation civile et un Acte additionnel portant sur l’institution de la politique commune de développement culturel au sein de l’UEMOA. L’Union envisage aussi d’avoir une politique foncière commune. Le communiqué indique que des actions sont en cours au sein de la Commission de l’UEMOA, en vue de l’adoption d’une politique foncière au plan communautaire. Les chefs d’Etat de l’Union ont demandé aux organes et institutions communautaires d’"accélérer la réflexion au sujet aussi bien du foncier rural qu’urbain". L’Uemoa, née en janvier 1994, à Dakar au Sénégal, regroupe le Benin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo. Il s’agit des pays de l’Afrique de l’ouest qui ont en commun le franc CFA.
 
Jean Eric ADINGRA (Envoyé spécial à Dakar)