En Côte d'Ivoire, les questions de la nationalité et du foncier rural sont-elles si aisées à régler?

  • 10/08/2013
  • Source : Rfi

Le président ivoirien Alassane Ouattara a surpris cette semaine en laissant entendre que les problèmes liés à la nationalité et au foncier rural qui sont parmi les principaux facteurs de la longue crise que le pays a connue, étaient simples à régler. C’était dans l’interview accordée à la radiotélévision publique lors du 53e anniversaire de l’indépendance. Sont-elles difficiles à résoudre les questions de la nationalité et du foncier rural en Côte d’Ivoire ? Pas vraiment, à en croire le président ivoirien. Alassane Ouattara reconnaît juste qu’il y a un problème de communication. La nationalité, par exemple. Toute personne née en Côte d’Ivoire avant 1972 est Ivoirienne si elle le veut, parce que la loi de l’époque en la matière, c’était le droit du sol. Une loi remplacée depuis par le droit du sang, c’est-à-dire qu’est Ivoirienne toute personne née d’au moins un parent ivoirien. Et concernant la question des apatrides, Alassane Ouattara dit ne pas savoir d’où vient le chiffre de 400 000, évoqué par une source gouvernementale et de celui de 950 000, selon des responsables du PDCI. Pour le président Ouattara, les apatrides en Côte d’Ivoire sont « environ 20 000 ou 25 000 personnes ». Quant au foncier rural, Alassane Ouattara demande tout simplement au Parlement de proroger l’application pendant dix ans de la loi de 1998, rien n’ayant été fait les dix premières années après sa promulgation. Ainsi, ces problèmes qui empoisonnent le pays depuis quelques années sont finalement très simples à résoudre. C’est, en tout cas, ce que semble dire le chef de l’Etat ivoirien. Premier test ce lundi devant la représentation nationale. Les députés doivent débattre de ces sujets lors d’une session extraordinaire du Parlement. On verra si les explications du président ivoirien ont convaincu les députés. Ceux du PDCI ont déjà menacé de boycotter le vote de deux textes sur l’apatridie le 19 juillet dernier. Des sujets que la présidence voulait passer en « procédure d’urgence », c’est-à-dire sans débat préalable.