Elections: Ignoré par le RHDP, Mabri Toikeusse prépare la résistance

  • 13/03/2020
  • Source : Afrique sur 7
Albert Mabri Toikeusse n’est pas content; alors là, pas du tout du choix que vient d’opérer le RHDP pour conduire les couleurs du parti à l’élection présidentielle d’octobre 2020.

Abdallah Albert Mabri Toikeusse n’en revient pas. Lui qui, en 2010, avait été candidat contre Alassane Ouattara, Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo, espérait cette année 2020, conduire la candidature du RHDP, pour avoir été un des membres fondateurs. Arrivé 4è aux élections de 2010, il avait, au second tour de la présidentielle, soutenu Alassane Ouattara, puis également en 2015 pour sa réélection.

Poussé par son parti, l’UDPCI, Albert Mabri Toikeusse cachait difficilement son ambition de succéder au Président Ouattara en 2020. Vu son parcours politique et ses nombreuses années passées au sein du gouvernement, il se voyait l’homme idéal pour préserver les acquis du RHDP et continuer l’ouvre de développement de la Côte d’Ivoire, entamée par Alassane Ouattara.

« (…) Finir 4ème (…) est plus qu'un atout pour une famille politique qui recherche sincèrement et sérieusement le meilleur profil politique et la meilleure expérience électorale pour la représenter à une élection aussi capitale que celle de 2020, sans oublier que 2010 et 2020 on en commun le renouvellement d'un cycle de 10 ans qui verra un nouveau visage au sommet au moment même où le peuple aspire intimement à un changement », soutient un de ses partisans.

Contre toute attente, le Conseil politique du jeudi 12 mars 2020, a vu la désignation du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly comme candidat du RHDP à l’élection présidentielle d’octobre prochain. Un choix plébiscité certes par la plupart des militants présents dans la salle, mais qui semble un peu précipité selon Mabri Toikeusse.

«Je suis un homme de conviction et je préfère dire ce que je pense. Monsieur le Président, vous êtes le fils du Président Félix Houphouët-Boigny, qui nous a enseigné le dialogue. Nous nous appuierons sur le dialogue pour régler nos divergences. Ne prenons pas des engagements d’une heure dans une salle, qui par la suite, ne reflèteront pas la réalité sur le terrain », a lancé le leader de l’UDPCI.

Même si sa réaction a provoqué une vague de murmures dans l’assistance, l’époux de Solange Mabri n’a pas voulu garder pour lui seul son ressentiment. Devant le président de la République, Mabri Toikeusse a rencheri: « Faites donc comme Félix Houphouët-Boigny. Travaillez à nous mettre en équipe». Dénonçant le ‘’forcing’’ qui a eu lieu lors du Conseil politique du RHDP, un proche du Ministre de l’Enseignement supérieur, a tenu à rappeler qu’une élection présidentielle est d'abord le rendez-vous d'un leader avec un peuple.

C’est-à-dire que le candidat doit avoir préalablement l'audace d'afficher ses ambitions, avant un quelconque soutien. Or, dit-il, dix ans plus tard (depuis 2010), aucun parmi eux (les supposés dauphins de Ouattara au RHDP), n’a eu le courage dont Albert Mabri Toikeusse fait preuve pour afficher ses ambitions. « Du coup le forcing reste le dernier recours », a-t-il déploré.

Ce dernier estime qu'il n’est pas question pour son leader d’abandonner la lutte en si bon chemin. Mabri Toikeusse doit, selon lui, ‘’répondre à l'appel des Ivoiriens en prenant ses responsabilités car nombreux sont les Ivoiriens , militants de l'UDPCI, du RHDP, membres de la société civile, disposés à l'accompagner pour gagner au soir de l'élection présidentielle de 2020’’.

« La Côte d'Ivoire est trop sérieuse pour lui improviser un Chef d'État qui ne porte pas en lui-même l'ambiance présidentielle », a-t-il martelé. En attendant, Mabri, lui, multiplie les publications sur sa page Facebook, comme celle tout aussi évocatrice publiée ce vendredi 13 mars.

« Ceux qui prennent des protecteurs en dehors de Dieu sont semblables à l’araignée qui, à partir de sa toile, se donne une demeure. Mais y a-t-il une demeure plus fragile que celle de l’araignée? Si seulement ils pouvaient le savoir ! Coran 29:41. Qu'Allah nous donne la bonne compréhension », a-t-il écrit.