Égypte : Nabih Al Wahsh, l’avocat qui appelle au viol à la télévision

  • 04/11/2017
  • Source : Jeune Afrique
Un avocat égyptien a affirmé sur un plateau télévisé que violer une femme portant un pantalon déchiré révélant « ses cuisses ou ses fesses » était dans l'ordre des choses. Une déclaration qui suscite l'indignation des féministes et des défenseurs des droits de l'homme, dans un pays où 60% des femmes ont déjà subi au moins une agression sexuelle.

« Agresser sexuellement une femme qui se promène avec un pantalon déchiré laissant apparaître ses cuisses ou ses fesses est un devoir national ! Et son viol, un devoir communautaire ! » Auteur de ce véritable appel au viol lancé lors d’un débat télévisé, le 19 octobre, sur la chaîne satellitaire Al Assima, l’avocat égyptien Nabih Al Wahsh s’est naturellement attiré les foudres de la société civile et des médias. Face l’indignation des autres invités, il a tenté de se défendre en arguant qu’une femme ainsi vêtue « n’a qu’à sauver son honneur, dont elle est la seule responsable », provoquant une réaction encore plus vive sur le plateau de l’émission.

Virulence et violence

Avocat à la cour constitutionnelle, Nabih Al Wahsh n’en est pas à son coup d’essai. Régulièrement invité par les chaînes de télé égyptiennes, notamment Alassima et LTC, l’homme a multiplié les provocation à l’encontre des invités qu’il y côtoie.

C’est ainsi qu’il a déjà insulté à plusieurs reprises l’écrivain Nawal El Saadaoui, la taxant d’être « une mécréante et un agent aux service de l’État sioniste ». Il a aussi traité l’acteur égyptien Adel Imam de « clown du pouvoir », ou encore pourfendu la comédienne Nadia Aljoundi et la chanteuse Haifa Wahbi, les accusant de « diffuser la nudité et l’immoralité au sein de la société musulmane ».

Son « clash » le plus mémorable l’a opposé, en 2016, au mufti d’Australie, qu’il avait agressé avec l’une de ses chaussures sur le plateau de LTC, lors d’une pause durant l’émission. Quelques minutes auparavant, Nabih Al Wahshet et le cheikh Mustapha Rached s’étaient opposés au sujet du caractère obligatoire ou non du port du hijab. Après 40 longues minutes passées à lui couper la parole, l’avocat avait fini par accuser son contradicteur de n’avoir aucune légitimité pour se proclamer mufti d’Australie, et qu’ainsi il ne saurait se prononcer sur la question…