Des chercheurs de l’Institut Pasteur réussissent à détruire des cellules infectées par le VIH/Sida

  • 21/12/2018
  • Source : AIP
Des chercheurs de l’Institut Pasteur ont annoncé, jeudi, avoir réussi à détruire des cellules infectées par le VIH/Sida.

Leurs travaux, publiés dans la revue scientifique Cell Metabolism, ne représentent pas à ce jour une perspective de traitement, mais un espoir vers une guérison des malades du Sida, rapporte le site d’information francetvinfo.fr.

Aujourd’hui, le traitement du Sida se fait grâce aux antirétroviraux, découverts dans les années 1990 et utilisés pour bloquer l’infection, mais ils n’éliminent pas le VIH de l’organisme. Les malades doivent prendre leur traitement à vie car ces médicaments ne permettent pas de détruire les réservoirs du virus, logés dans les cellules immunitaires, les lymphocytes T CD4.

Les chercheurs ont remarqué que le virus n’infectait pas tous ces lymphocytes T CD4 et, jusqu’ici, ils ne comprenaient pas pourquoi. Dans cette étude, ils sont parvenus à identifier les caractéristiques des lymphocytes T CD4 qui se font préférentiellement infecter par le virus, et dont l’activité métabolique permet au virus de se propager.

D’où l’idée des scientifiques de bloquer l’activité de ces lymphocytes, ceux qui se font préférentiellement infecter par le virus. Quand leur activité est bloquée, ces cellules résistent à l’infection et, à terme, cela permet d’éliminer le VIH. En laboratoire, les lymphocytes sont parvenus à bloquer l’infection grâce à des inhibiteurs d’activité métabolique, déjà explorés en cancérologie.

Ces travaux représentent un pas important vers la considération d’une rémission possible grâce à l’élimination des cellules réservoirs.

Pour autant, la marche reste “très haute” avant une possible guérison du VIH. “On n’en est pas là encore aujourd’hui. C’est une première étape importante qui ouvre la voie à des progrès futurs mais on est loin d’une application à l’homme, même si on a une piste tout à fait intéressante”, commente le spécialiste des maladies infectieuses et professeur à l’hôpital Saint-Louis à Paris, Pr Jean-Pierre Molina, cité dans un communiqué de l’Institut Pasteur.

Les limites, Pr Molina, tiennent notamment au fait que les travaux ont été menés en laboratoire sur des cellules qui sont infectées de façon artificielle par le virus, même si les résultats ont été également observés sur des cellules de patients manipulés en laboratoire. “Ça laisse entrevoir des pistes intéressantes”, assure-t-il, “mais il va falloir confirmer, en laboratoire puis chez l’homme”, poursuit-il.