Des ambassadeurs européens exhortent le Soudan à libérer des manifestants

  • 31/01/2018
  • Source : AFP
Les ambassadeurs de l'Union européenne (UE) au Soudan ont exhorté mercredi les autorités de Khartoum à libérer des dizaines de personnes, dont des dirigeants de l'opposition et des militants des droits de l'Homme, arrêtés alors qu'ils manifestaient contre des hausses de prix.

"Nous condamnons la violence utilisée contre des manifestations pacifiques, et continuons d'encourager ceux qui exercent leurs droits fondamentaux à le faire pacifiquement", ont-ils indiqué dans un communiqué conjoint.

Les ambassadeurs ont exprimé leur "profonde inquiétude" concernant la détention prolongée "sans charges ou procès d'un important nombre de dirigeants politiques, militants des droits de l'Homme et d'autres citoyens".

Ils ont exhorté Khartoum à libérer toutes les personnes encore détenues pour s'assurer qu'elles ne sont "pas maltraitées".

Le récent doublement du prix du pain, consécutif à la décision du gouvernement de confier les importations céréalières au secteur privé, a suscité un vif mécontentement au sein de la population.

Depuis le début du mois, des manifestations sporadiques, réprimées par la police, ont eu lieu dans plusieurs villes du Soudan.

Plusieurs dirigeants de l'opposition et militants des droits de l'Homme ont été arrêtés. Des journalistes qui couvraient ces manifestations ont également été détenus mais la plupart d'entre eux ont depuis été relâchés.

Les ambassades européennes par ailleurs exprimé leur inquiétude concernant la "saisie à répétition" de journaux critiquant le pouvoir pour la hausse des prix des produits alimentaires.

Des leaders de l'opposition ont appelé à des manifestations mercredi.

En 2016, le Soudan avait déjà été le théâtre d'un mouvement de protestation après la décision des autorités de réduire les subventions sur le carburant, mesure qui avait entraîné une forte hausse des prix.

Le régime avait rapidement réprimé ce mouvement afin de ne pas voir se reproduire les heurts sanglants de 2013, déjà liés à une précédente réduction des subventions sur l'essence et qui avaient fait des dizaines de morts, selon des groupes des droits de l'Homme.