Débat africain sur Rfi : Parti unifié et l’alternance au cœur des échanges

  • 09/04/2018
  • Source : Fraternite Matin
Adama Bictogo, Jean-Louis Billon, Kouadio Konan Bertin et Meité Sindou étaient les invités, hier dimanche 8 avril 2018, du débat africain de Rfi.

Adama Bictogo, vice-président du Rdr chargé de la mobilisation, croit fermement au parti unifié. Malgré les positions divergentes entre sa formation politique et son allié, le Pdci sur la question, il s’est dit optimiste, hier, sur le plateau de Radio France internationale (Rfi), quant à l’avènement de ce parti unifié. En effet, pour lui, tout le débat qui se fait en ce comment sur la question résulte d’une mauvaise interprétation de l’Appel de Daoukro par des cadres et militants du Pdci-Rda, parti d’Henri Konan Bédié, l’auteur dudit appel.

« Le parti unifié, pour moi, découle d’une vision partagée par le Président Alassane Ouattara et son aîné, Henri Konan Bédié. Dans ce que nous avons appelé l’Appel de Daoukro, si vous regardez dans la chute de cet appel, (…) Henri Konan Bédié dit au Président Ouattara que tu seras le candidat unique, ensuite nous irons au parti unifié. Et ils sauront entre eux s’entendre pour faire valoir l’alternance. Pour nous, la déclinaison de l’Appel de Daoukro se résume en ces trois points. La présidence, cela a été fait en tant que Rhdp. Parti unifié, c’est la disposition dans laquelle nous sommes pour qu’à l’intérieur l’alternance obéisse au meilleur profil parce qu’il s’agit d’une communauté de destin. Moi, je reste convaincu que la conjugaison des compétences qu’on a dans les différents partis de notre alliance doit constituer le socle de la nation ivoirienne à reconstruire », a-t-il expliqué.

Le député d’Agboville, poursuivant son développement, a rappelé que la vision d’aller au Rhdp a été élaborée à l’hôtel du Golf, époque à laquelle le Rdr n’était pas encore au Palais présidentiel. Il répondait au modérateur de cette émission intitulée ‘’ Débat africain’’, Alain Foka qui disait : après deux mandats du Président Ouattara, n’est-il pas légitime que le Pdci-Rda réclame le pouvoir en 2020 conformément à l’accord qui les lie ?

 Problème d’alternance au Pdci

Kouadio Konan Bertin, transfuge du Pdci-Rda, revenu à la maison après s’être présenté à la présidentielle de 2015 face au candidat du Rhdp, Alassane Ouattara, a soutenu qu’il a l’impression que la direction de son parti ruse avec ses militants. Il a sèchement répondu que le Pdci-Rda n’a pas de problème d’alternance. « Il se trouve que depuis la mort du président Houphouët-Boigny, le Pdci n’a connu qu’un seul chef qui a déclaré à la face du monde entier qu’il était à son dernier mandat. J’ai été personnellement à Daoukro pour lui demander ce que cela signifiait. Il m’a dit qu’il n’est plus candidat à une élection présidentielle dans ce pays. Et j’ai ajouté : dans ces conditions  le Pdci-Rda doit-il arrêté sa marche ? Il m’a dit non. Mais Il doit continuer avec qui ? Là se trouve la question essentielle du Pdci-Rda », a-t-il précisé.

L’ancien député de Port-Bouët s’est ensuite interrogé  s’il existe un candidat valable pour  défendre les couleurs de la plus ancienne formation politique ivoirienne si d’aventure le Rdr décidait de lui céder la place en 2020.   Jean-Louis Billon, porte-parole du Pdci qui n’a pas clairement répondu à cette question, a toutefois soutenu que le président Henri Konan Bédié, lors d’une réunion  du secrétariat exécutif a demandé une réorganisation du parti en vue de présenter un candidat Pdci à l’élection présidentielle de 2020.  Meité Sindou, ancien secrétaire national à la bonne gouvernance, invité par Alain Foka à donner son avis sur le sujet, a fait savoir que les partis membres du Rhdp, notamment le Rdr et le Pdci-Rda n’ont pas respecté le mode opératoire de cette plate-forme unitaire.  Selon lui, l’idée de ce regroupement dont la création remonte à 2005 à Paris était que les deux partis, de manière collégiale, mette en place un collège de cadres pour travailler à préparer le processus d’unification du parti ou de préparer l’accord de la conquête du pouvoir, jusque dans la gestion des affaires étatiques. Et que malheureusement, le pays est entré dans la tourmente électorale sans que cette question ait été résolue. D’où tout ce débat auquel l’on assiste...