Hier, jeudi 18 juin, les Danois étaient appelés aux urnes pour des élections législatives très serrées.
Jusqu’au bout, la coalition de gauche de la Première ministre sortante Helle Thorning-Schmidt a été au coude-à-coude avec ses adversaires de droite. Mais c’est finalement le bloc de droite qui l’a emporté grâce au soutien du Parti du peuple danois, formation eurosceptique et anti-immigration qui réalise une progression exceptionnelle.
Les Danois ont refusé un deuxième mandat à leur Première ministre Helle Thorning-Schmidt, qui a reconnu tôt vendredi sa défaite, à l'issue des élections législatives jeudi pour porter au pouvoir une coalition de droite, grâce notamment à une percée des populistes.
Le chef de l'opposition, le président du Parti libéral Lars Lokke Rasmussen, a proposé vendredi de former le prochain gouvernement mais il devra sans doute consentir des concessions importantes pour s'assurer le soutien du Parti populaire danois (Dansk folkeparti, DF), qui a obtenu plus de voix que le Parti libéral, avec 21,1% des suffrages.
Car c'est sans aucun doute lui, le grand gagnant de ces élections législatives. Le parti eurosceptique et anti-immigration répète l’exploit des élections européennes et remporte cette fois encore, plus d’un vote sur cinq, rapporte notre correspondante à Copenhague, Sung Shim Courier. Il enregistre ainsi son meilleur score et devient le deuxième parti du pays. Un tournant historique, comme l’explique Martin Lemberg-Pedersen, expert des questions sur l’immigration à l’université de Copenhague.
« Cela semble en effet suspect qu’ils évitent toujours d’assumer des responsabilités. C’est facile en tant que parti de pointer du doigt quand on reste assis à l’arrière de la voiture. On ne prend aucun risque. Et donc probablement beaucoup de personnes attendent de voir s’ils vont accepter des postes ministériels, y compris certains de leurs électeurs, qui ne comprendraient pas qu’ils crient toujours au scandale dans plusieurs domaines et ne saisissent pas l’opportunité de changer les choses quand ils le peuvent. »
Le Dansk folkeparti avait déjà annoncé la couleur en imposant son cheval de bataille au centre du débat politique. Pendant cette campagne très serrée entre les deux coalitions de gauche et de droite, le Parti du peuple danois avait tout misé sur slogan choc : « sécurité et confiance ». Des mots qui parlent aux Danois, encore plus depuis le double attentat de Copenhague en février dernier.
Lars Lokke Rasmussen, à la tête du bloc de droite qui a remporté les élections grâce au score du Parti du peuple danois, devra former le prochain gouvernement. REUTERS/Claus Bech/Scanpix Denmark