Cybercriminalité : guerre déclarée aux « brouteurs » et aux « sakawa»

  • 22/02/2014
  • Source : ouestaf.com
Le Ghana et la Côte d’Ivoire ont annoncé chacun de nouvelles mesures destinées à lutter plus efficacement contre la cybercriminels, dans ces deux pays souvent cités comme deux des principaux foyers de la cybercriminalité en Afrique de l’ouest, à côté du Nigeria

Les cybercriminels sont communément appelés « brouteurs » en Côte d’Ivoire et « sakawa » au Ghana. 
Les nouvelles dispositions en Côte d’Ivoire prévoient « une peine lourde allant jusqu’à 20 ans de prison et 100 millions FCFA d’amende contre tous ceux qui se seront rendus coupables de délits de cybercriminalité », a déclaré Bruno Nabagné Koné, ministre ivoirien de Postes, des Technologies de l’Information et de la Communication. 
 
Pour les autorités ivoiriennes, ce durcissement au niveau de loi, aura un effet dissuasif pour ces cybercriminels. 
 
Si la Côte d’Ivoire mise sur l’armature législatif, son voisin ghanéen lui compte sur la coopération technique pour se défaire des « sakawas », nom donné aux cybercriminels à Accra. 
 
Cité par l’agence de presse ghanéenne (GNA, publique) Edward Omane Boamah, ministre ghanéen de la Communications a fait savoir que son pays va mettre en place en mars 2014, un organe de réponses aux attaques informatiques (CIRT, en anglais). 
 
Créé en partenariat avec l’Union internationale de télécommunications (UIT), le CIRT, selon le ministre entend jouer un rôle de prévention avant tout, mais aussi de règlement de tout incident dans le cyber-espace ghanéen. 
 
Selon une définition de l’encyclopédie en ligne Wikipédia, la cybercriminalité est une notion large qui regroupe toutes les infractions pénales susceptibles de se commettre sur ou au moyen d’un système informatique généralement connecté à un réseau. 
 
L’émergence de cette forme de criminalité est le versant négatif du développement des technologies de l’information et de la communication (Tic), secteur cependant jugé hautement porteur d’emplois pour la jeunesse africaine, frappée par le chômage. 
 
« La cybercriminalité est l’une des formes de criminalité qui connaît actuellement la croissance la plus forte, de plus en plus de malfaiteurs exploitant la rapidité et la fonctionnalité des technologies modernes, ainsi que l’anonymat qu’elles permettent, pour commettre les infractions les plus diverses », lit-on sur le site web de l’Organisation internationale de police criminelle (Interpol). 
 
Selon des chiffres officiels, en 2013, la cybercriminalité a causé en Côte d’Ivoire, un préjudice financier estimé à 3,6 milliards de FCFA contre 3,3 milliards en 2012 et durant cette période, quelque 70 personnes ont été arrêtées par la police. 
 
Au Ghana, 80 cas de cybercrimes sont comptabilisés chaque mois, selon des chiffres publiés en juillet 2013 par le ministère de la Communication. 
 
En Afrique de l’ouest, la cybercriminalité se réduit principalement à des cas d’escroquerie au préjudice des particuliers, contrairement au monde développé où les pirates s’attaquent aux grandes entreprises et aux gouvernements. 
 
La faiblesse des législations constatée au niveau des pays par les experts, sévit aussi au niveau continental. Au sein de l’Union africaine, une convention sur la cybercriminalité est en projet depuis 2009, mais ce projet se heurte selon certains observateurs à un manque criard d’experts africains en cybersécurité.