Crisis Group recommande un remaniement du dispositif de sécurité dans l'Ouest ivoirien

  • 31/01/2014
  • Source : APA
L’Organisation non gouvernementale Internationale, Crisis Group a recommandé au gouvernement ivoirien de «remanier le dispositif de sécurité en place dans le Cavally et le Guémon » à l’Ouest du pays, estimant que cette région du Grand Ouest est la clé de la réconciliation, indique un rapport de cette organisation reçu jeudi à APA.

« Il est impératif d'apaiser les tensions dans le Grand Ouest, une région troublée par des rivalités ethniques, politiques et économiques, afin de garantir la stabilité à long terme et faciliter la réconciliation nationale » recommande cette organisation qui œuvre pour la prévention et la résolution des conflits armés.
 
Dans ce rapport de 37 pages, Crisis Group dépeint la situation des régions du Cavally et du Guémon qu'elle présente comme « les deux régions où la crise postélectorale a fait le plus grand nombre de victimes, en dehors d'Abidjan ».
 
L'ONG recommande au gouvernement ivoirien de « remanier le dispositif de sécurité en place dans la Cavally et le Guémon en remplaçant l'ensemble des officiers et sous-officiers issus de la rébellion des Forces nouvelles et sur lesquels pèsent des soupçons de violations graves des droits de l'homme dans la région ».
 
Pour Crisis Group, il faut procéder à la « mutation de tous les éléments qui ont pris part aux combats dans la région afin de les remplacer progressivement par des éléments plus neutres ».
 
Relevant les insuffisances au niveau des infrastructures sociales de base, l'enquête déplore seulement «deux hôpitaux généraux à Guiglo et à Duékoué, peu de routes goudronnées, un seul tribunal récemment réhabilité, des problèmes récurrents d'accès à l'eau potable ».
 
« Les infrastructures privées sont aussi limitées. Le système bancaire se résume à cinq agences toutes situées à Guiglo et à Duékoué. Il y a très peu d'installations touristiques avec seulement deux hôtels fonctionnels, l'un à Guiglo et l'autre à Duékoué » poursuit le rapport.
 
Outre cette situation, Crisis Group mentionne que ces deux régions cumulent les problèmes fonciers, sécuritaires et identitaires de la Côte d'Ivoire contemporaine. Le « Grand Ouest » reste « la zone la plus instable du pays », surtout que, « la réconciliation n'y a toujours pas été enclenchée et les tensions communautaires y demeurent très fortes ».
 
International Crisis Group suggère au Programme national de la cohésion sociale (PNCS) « d'aider à recoudre le tissu social à travers une campagne d'aide aux victimes de la guerre et de ses suites qui sera financée par le budget de sept milliards de francs CFA dont dispose cette structure ».
 
Le PNCS devra selon, cette ONG recenser et réhabiliter «les centaines de domiciles détruits pendant la crise postélectorale, en donnant la priorité aux domiciles des personnes encore réfugiées au Libéria et ce, en vue de faciliter leur retour » et aussi « venir en aide aux nombreuses veuves de guerre qui vivent dans cette région grâce à l'attribution d'une aide sociale d'urgence ».
 
Des recommandations sont également faites à la République du Libéria qui devra renforcer sa présence militaire à la frontière avec la Côte d'Ivoire. A l'Etat de Côte d'Ivoire, il est conseillé d'amender à nouveau la « loi sur le foncier dans le but d'alléger à la fois le coût financier des procédures et les démarches administratives écrites complexes qu'elles entrainent ».