Covid-19 : privée de fonds américains, l'OMS assure n'avoir "rien caché aux États-Unis"

  • 21/04/2020
  • Source : France 24
L'Organisation mondiale de la santé assure, lundi, n'avoir "rien caché aux États-Unis" sur la pandémie de Covid-19. La semaine dernière, Washington a suspendu son financement à l'OMS, accusée d'être trop proche de la Chine et de mal gérer la pandémie.

L'Organisation mondiale de la santé a répondu, lundi 20 avril, aux attaques de Washington qui l'accuse de mal gérer la crise du Covid-19. L’OMS a assuré n'avoir "rien caché aux États-Unis" sur la pandémie de coronavirus.

"Rien n'a été caché aux États-Unis, dès le premier jour", a déclaré en conférence de presse virtuelle le directeur général de l'agence onusienne, Tedros Adhanom Ghebreyesus, martelant à plusieurs reprises qu'"il n'y avait pas de secret à l'OMS". "Nous avons lancé l'alerte dès le premier jour", a-t-il affirmé.

À ses côtés, le directeur des programmes d'urgence de l'OMS, Michael Ryan, a indiqué qu'il y avait même eu depuis le 1er janvier une quinzaine de représentants du Centre de contrôle et de prévention des maladies américain (CDC), détachés au sein du siège de l'OMS à Genève, dans le cadre de la "riposte au Covid-19".


"Trop proche de la Chine"

En début de semaine dernière, les États-Unis ont annoncé suspendre le financement américain de l'OMS, accusée d'être trop proche de la Chine et de mal gérer la pandémie.

La pression s'est accrue le 16 avril aux États-Unis lorsque des républicains du Congrès ont appelé le président Donald Trump à conditionner l'attribution de nouveaux fonds à la démission de Tedros Adhanom Ghebreyesus. Ils l'accusent d'avoir "échoué" à répondre à la crise du coronavirus.


Pas de secret à l’OMS

À Genève, le patron de l'OMS a défendu fermement sa position. "Il n'y a pas de secret à l'OMS. Parce que si l'on conserve des informations secrètes ou confidentielles c'est dangereux. Il n'y a pas de secret à l'OMS", a-t-il lourdement insisté.

Tedros Adhanom Ghebreyesus a également réitéré son appel à "l'unité nationale" et à "la solidarité mondiale", assurant que "nous ne devrions pas avoir peur" de la pandémie de Covid-19.

"Sans l'unité nationale et la solidarité mondiale, je puis vous l'assurer : le pire nous attend. Alors empêchons cette tragédie", a-t-il lancé, assurant que "la politique était susceptible d'alimenter la pandémie".


Le rôle de Taïwan

Washington déplore que ses propres mesures face à la crise, notamment la fermeture progressive de ses frontières, aient rencontré une "vive résistance" de la part de l'OMS, qui "a continué à saluer les dirigeants chinois pour leur ‘disposition à partager les informations’".

Le gouvernement américain a par ailleurs accusé l'institution d'avoir négligé des informations-clés sur une possible transmission du coronavirus entre humains venues de Taïwan dès fin décembre 2019.

L'OMS a une fois de plus, lundi, catégoriquement contesté avoir reçu de telles informations de la part de Taïwan, qui a perdu son statut d'observateur au sein de l'agence spécialisée de l'ONU depuis 2016. "Taïwan n'a pas notifié de transmission interhumaine, ils ont simplement demandé des éclaircissements tout comme d'autres entités", a fait valoir Tedros Adhanom Ghebreyesus, en mentionnant le courrier électronique envoyé par les autorités taïwanaises à l'OMS le 31 décembre 2019.

"Le courrier de Taïwan visait à obtenir des éclaircissements [...] sur la base du rapport de la Chine", a-t-il ajouté, insistant sur le fait que le premier rapport venait de Pékin.

Avec AFP