Cour d’Assises d’Abidjan: un maire à la barre dans le procès de Simone Gbagbo

  • 08/01/2015
  • Source : APA
Abidjan - Youssouf Sylla, maire de la commune d’Adjamé (nord d’Abidjan) était à la barre, mercredi, en qualité de témoin, lors de l’audition de deux ex-responsables de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci) poursuivis par la Cour d’Assises d’Abidjan, aux côtés de Mme Simone Ehivet Gbagbo et 80 autres personnalités de l’ex-régime pour des faits d’atteinte à la sureté de l’Etat.

Jean-Brice Zahé, dit "Brico", était le secrétaire général de la Fesci de la cité universitaire de Williamsville (commine d'Adjamé) et son adjoint Max Aubin Zigui Déagoué, alias "Sorcier" comparaissaient pour la deuxième journée des auditions des 83 pro-Gbagbo poursuivis pour ‘'attentat à la défense nationale, constitution de bandes armées, tribalisme, xénophobie et rébellion'', suite à la crise postélectorale.
 
"Je ne dormais plus chez moi. Ma maison a été brûlée. Selon les informations reçues, "Sorcier" faisait partie de ceux qui ont commis ces exactions", a témoigné, Youssouf Sylla le maire d'Adjamé, commune favorable à Alassane Ouattara, le président ivoirien.
 
" Je connais très bien "Sorcier". Je l'avais approché pour lui demander que notre cour ne soit pas attaquée comme d'autres cours qui avaient reçu la visite de miliciens. Mais le 16 mars, notre cour a été attaquée par des personnes encagoulées qui ont tiré mortellement sur mon frère ", a affirmé, à la barre, un autre témoin, Issa Koné, soutenant qu'il a eu la vie sauve par le paiement d'une rançon de ‘'4 millions FCFA'' aux miliciens. 
 
Se déplaçant à l'aide d'une béquille suite à ‘' une balle reçue à la jambe'', Djénéba Coulibaly a déclaré à la Cour que ‘'ce sont les fescistes qui ont tiré sur nous'', insistant qu'elle les ‘'connait''. 
 
Foussény, 27 ans, a, également, témoigné que ce sont les fescistes qui ont tué son frère. ‘'J'ai entendu ce jour-là, l'indicateur des cours à attaquer, crier le nom de "Sorcier", pour lui demander d'attendre à un carrefour" a-t-il raconté.
 
Pour l'accusation, Jean-Brice Zahé, a " coordonné toutes les exactions en tant que secrétaire général de la Fesci" section Williamsville. Une accusation dont s'est défendu le mis en cause, soutenant qu'il n'était plus à la cité universitaire au moment des faits.
 
"Je ne me reconnais pas dans ces faits. J'ai voté pour le président Laurent Gbagbo et, pendant la crise postélectorale, quand les choses viraient à son désavantage, je me suis enfui de la cité", s'est défendu l'ex-responsable de la Fesci de Williamsville.
 
La première journée des auditions avait mis en cause, mardi, un tradipraticien-milicien, Jean Pierre Marius Kéipo dit Petit Marteau, accusé d'avoir dirigé un groupe de miliciens ayant commis des crimes au cours de la crise postélectorale.
 
83 proches de Laurent Gbagbo, l'ancien chef de l'Etat ivoirien, en attente de jugement en juillet à la CPI, dont son épouse Simone Ehivet Gbagbo (65 ans), comparaissent devant la Cour d'assises depuis le 26 décembre dernier pour leur présumé rôle dans les violences de la crise postélectorale de décembre 2010 à avril 2011, qui a fait 3.000 morts.
 
SB/hs/ls/ APA