Côte d’Ivoire / Processus de sortie de crise : Depuis sa prison, Gbagbo mélange les plans du Fpi

  • 21/10/2013
  • Source : Soir Info
La ligne de fracture entre Laurent Gbagbo et les nouveaux dirigeants de son parti, le Front populaire ivoirien ( Fpi), semble aujourd’hui nette.

L’ancien chef de l’Etat (2000-2011) ne se sent plus confortable dans les positions, discours et axes politiques de l’actuelle direction du parti au point de  se démarquer de ses animateurs chaque fois que l’occasion lui est donnée, dans sa prison de la Haye.
  Dans sa publication N° 668 du 16  octobre 2013, la «  Lettre  du Continent » apprend qu’à «  ces visiteurs de la prison de Schevenningen, à la Haye, Laurent Gbagbo affirme ne pas vouloir prendre  les Ivoiriens en otage ». Dans l’hypothèse où les juges de la Cpi décidaient de ne pas  le poursuivre au terme de la prochaine audience de confirmation des charges pesant sur lui. «  Alors que ses proches s’attendent à le voir libre avant le printemps 2014, ajoute L.C «  l’ex-président privilégie l’apaisement, même en exil », souligne le journal. 
 
Sage  précaution, poursuit le journal «  sachant que la plus grande inquiétude des autorités est de ne pas pouvoir canaliser les mouvements de foule que cette décision serait susceptible de provoquer, notamment à Abidjan ». 
Une position qui tranche avec celle du président du Fpi, Pascal Affi N’Guessan, qui a fait de la libération  de Gbagbo et de  son retour en  terre ivoirienne  la  condition  sine qua non de la paix et de la réconciliation. « Les Ivoiriens ne sont pas en paix. Ils souffrent parce qu’ils ont des frères qui sont en exil, ils ont des frères et sœurs qui sont en prison, ils ont Laurent Gbagbo qui est en prison à la Haye.
Alors, libérons la Côte d’Ivoire,  Et là, je m’adresse particulièrement à Alassane Ouattara », avait-il dit récemment  dans son fief de Bongouanou. C’est dans cette dynamique que le Fpi réclame, à cor et à cri,  les états généraux de la République.  Affi N’Guessan et ses camarades partagent également, la sortie en masse des pays africains de la Cpi, y compris la Côte d’Ivoire.
 
« Mais il faut aller plus loin puisque si l’autorité politique renonce à coopérer avec la CPI, il faut en tirer les conclusions et favoriser la libération du président Laurent Gbagbo. Lui aussi, il a besoin d’être présent en Côte d’Ivoire. La Côte d’Ivoire a besoin de lui pour la réconciliation nationale et elle sera incomplète, cette réconciliation, si le président Laurent Gbagbo n’est pas présent au moment où ces débats sur le passé et sur l’avenir vont s’engager ».
Or, le fait pour Laurent  Gbagbo «  de ne pas vouloir prendre  les Ivoiriens en otage », préférant même rester en exil si c’était la décision des juges de la  Cpi, vient un peu sinon mélanger, les plans du Front populaire ivoirien.  Le décalage entre Laurent Gbagbo et ses camarades est donc total.
 
Armand B. DEPEYLA