Côte d’Ivoire: plus de 500 000 tonnes de cacao produits dans des aires protégées

  • 18/07/2019
  • Source : APA
En Côte d'Ivoire, la production de cacao issue des forêts classées, des parcs et réserves est estimée à 30% de la production nationale, soit plus de 500 000 tonnes de fèves récoltées dans ces aires protégées, selon des données officielles.

Pour rationaliser l’exploitation des ressources forestières et  préserver le couvert végétal du pays, le gouvernement ivoirien a initié  un projet de loi instituant un nouveau Code forestier, adopté mercredi à  la majorité à l’Assemblée nationale, lors d’une session plénière.  

Premier  producteur mondial de cacao, avec 44% de la production mondiale de  cacao, devant le Ghana, qui occupe le second rang avec un taux de 20%,  veut reconstituer son couvert forestier. Dans la forêt classée de  Goindebé (Ouest) 20% des 134 000 hectares devraient être consacrés à  l’agro-forêt.   

Selon le nouveau code  forestier « des concessions seront accordées à des industriels pour  pratiquer des cultures pérennes sur une période de 24 ou 40 ans  respectivement pour le cacao et l’hévéa ». Et ce, dans l’optique de  juguler le phénomène de déforestation. 

Toutefois,  dans les forêts de catégorie 1, aucune présence humaine ne sera  autorisée et même tolérée en vue de reconstituer la totalité du couvert  forestier. Dans les forêts de catégorie 3, réservés aux petits  exploitants, les concessions, elles, n’exerceront pas 20% de la surface  totale dégradée.  

Dans ces forêts, qui restent  la propriété de l’Etat, les petits planteurs appuyés par les  industriels du chocolat planteront des arbres. En outre, ces industriels  devront accompagner le développement des zones où elles sont  installées. 

Le nouveau code forestier prévoit  des sanctions sévères applicables à tout contrevenant. Les peines  maximales auparavant fixées à un an d’emprisonnement ont été portées à  cinq ans et les amendes de 100 000 Fcfa à 50 millions de Fcfa.  

 Suite  aux différentes crises politico-militaires qu' à connues le pays,  le  Mont Peko (ouest), un parc national a été infiltré. Selon la Société de  développement des forêts  (Sodefor), il y est dénombré la présence de  30 000 occupants illicites ainsi que de nombreuses plantations créés  dans cet espace protégé.

Ce projet de loi  intervient pour faire face à la dégradation accélérée des forêts du fait  de l’agriculture extensive, les feux de brousse incontrôlés, de  l’exploitation forestières et minières anarchiques et l’urbanisation  galopante qui ont entraîné une réduction drastique du couvert forestier  du pays.

De 16 millions d’hectares de forêts à  l’indépendance,  la superficie forestière résiduelle de la Côte d'Ivoire  ne représentait que plus de 3,4 millions d’hectares en 2015. Les  projections les plus optimistes prévoient la disparition totale de la  forêt naturelle ivoirienne d’ici à l’horizon 2030.

La Côte d'Ivoire, premier producteur mondial de cacao produit près de 2 millions de tonnes de fèves.  

AP/ls/APA