Olheol Industries-CI, usine de trituration des graines oléagineuses est sous la menace d’une fermeture parce qu’il n’y a ‘’pas assez de graines de coton pour faire tourner l’usine en plein régime’’, a prévenu, mercredi à Bouaké (379km au nord d’Abidjan), Anderson Kouassi Konan, le Secrétaire général de l’Union Régionale des Travailleurs du Centre-Nord Bouaké (URTCN-B).
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Si rien n'est fait pour permettre à Olheol de tourner en plein régime, le risque de fermeture est énorme'', a averti le syndicaliste animant un point de presse, en présence de nombreux responsables d'entreprises de la région.
Selon M. Kouassi, la capacité de trituration des graines oléagineuses d'Olheol est de 200.000 tonnes. Or, cette année, a-t-il poursuivi, la Côte d'Ivoire ne peut pas produire plus de 1600 tonnes de graines de coton.
‘' Comme vous le constatez, cette entreprise est confrontée à d'énormes difficultés parce que la matière première, notamment, les graines de coton, n'existe pas'', a déploré Anderson Kouassi Konan.
Pour remédier à la situation d'Olheol qui emploie 380 travailleurs dont 300 en plein temps, M. Kouassi a exhorté le gouvernement ivoirien à ‘'mettre en application la loi interdisant l'exportation de graines de coton''.
‘'Nous demandons aux autorités de faire appliquer cette loi qui stipule qu'il faut servir les entreprises locales d'abord avant l'extérieur'', a-t-il rappelé, s'insurgeant contre ‘'l'envoi des graines en Europe pour nourrir les animaux, alors qu'ici nos populations ont besoin de consommer de l'huile de bonne qualité''.
Si demain, a poursuivi le Secrétaire général de l'URTCN-B, ‘'les responsables de l'usine sont tentés de licencier des travailleurs parce que les graines de coton dont l'usine a besoin pour son fonctionnement sont vendues à l'extérieur, que deviendront ces travailleurs ?'' a-t-il interrogé.
Pour Anderson Kouassi Konan, il est encore temps pour les autorités de faire face à cette situation en faisant ‘'appliquer la loi'' afin de sauver des centaines d'emplois.
Par ailleurs, M. Kouassi a dénoncé le traitement en deçà du nouveau salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) de 2000 travailleurs de l'usine de transformation de la noix de cajou, Olam Cajou Bouaké.
‘'Pourquoi Olam Cajou Bouaké ne veut pas appliquer le nouveau SMIG, pourtant en vigueur depuis le 20 novembre 2013 ?'', a-t-il interrogé insistant que ‘'Olam fait la tête comme s'il n y a pas de loi dans ce pays'', en interpellant les autorités de faire ‘'appliquer le SMIG'' par cette entreprise, inaugurée en février 2012 par le Chef de l'Etat Alassane Ouattara.
Le syndicaliste qui a affirmé détenir de nombreuses preuves de maltraitance subie par les travailleurs d'Olam Cajou, notamment, ‘'des photos d'un travailleur menotté dans cette usine, pour avoir simplement gouté une amende de cajou'', a menacé de ‘'poursuivre cette société en justice'' dans les prochains jours.
CK/hs/ls/APA
Olheol Industries-CI menacée de fermeture