Côte d’Ivoire: nouveau rejet de la commission électorale par l’opposition

  • 16/05/2014
  • Source : AFP
Abidjan - L’opposition en Côte d’Ivoire a rejeté vendredi la deuxième réforme de la Commission électorale indépendante (CEI) qui doit être débattue lundi au parlement ivoirien, la jugeant insuffisemment "transparente" comme la précédente.

Cette nouvelle "mouture" proposée mercredi dernier, soit un mois après la dernière adoptée par le gouvernement, sera composée de 17 membres, contre 13 pour la dernière. Elle sera présidée par le représentant du chef de l’Etat en son sein.
 
"La CEI dans sa composition doit se montrer beaucoup plus impartiale et réellement indépendante", a déclaré Mme Danielle Boni Claverie, au nom de L’Alliance des forces démocratiques,un regroupement de douze partis de l’opposition, dont le Front populaire ivoirien (FPI) de l’ancien président Laurent Gbagbo.
 
La nouvelle version de la commission électorale comprendra 1e représentant du président de la république, 4 représentants de l’administration, 4 de la société civile, 4 pour les partis politiques au pouvoir, 4 pour l’opposition.
 
La CEI est en charge de la présidentielle d’octobre 2015 pour laquelle, le chef de L’Etat sortant, Alassane Ouattara a confirmé sa participation.
 
"Par souci de transparence, la présence au sein de la CEI", des institutions rattachées au gouvernement et à la présidence de la République "ne se justifie pas", a souligné Mme clavérie, à l’issue d’une entretien avec Gaston Ouassenan Koné, le président du groupe parlementaire du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), grand allié de M. Ouattara.
 
"Cette initiative (rencontre avec l’opposition, ndlr) a été prise pour aboutir à un texte consensuel à l’Assemblée nationale" a déclaré M. Koné, évoquant un "problème d’intérêt national qui se pose avec acuité".
 
Le projet de loi établissant la nouvelle CEI sera défendu le 19 mai devant les députés.
 
L’opposition qui n’est pas représenté à l’assemblée nationale avait critiqué le premier texte, y voyant une "surreprésentation" du pouvoir qui risque de menacer, selon elle, l’"indépendance" de la commission électorale.
 
La réussite de la prochaine élection présidentielle est impérative pour tous les acteurs impliqués en Côte d’Ivoire, afin d’apaiser définitivement un pays ayant connu une décennie de crise politico-militaire, ponctuée par des violences postélectorales en 2010-2011, qui ont fait plus de 3.000 morts.
 
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