Côte d'Ivoire : liberté provisoire pour 50 prisonniers de la crise (officiel)

  • 31/05/2014
  • Source : AFP
Cinquante détenus de la crise postélectorale de 2010-2011 ont été mis en liberté provisoire samedi, a annoncé à l'AFP le ministre de la Justice de Côte d'Ivoire, un geste présenté comme signe d'apaisement en direction des partisans de l'ex-président Laurent Gbagbo.

"Il y a des détenus qui ont été libérés ce matin. Ils sont au nombre de cinquante", a affirmé le garde des sceaux, Gnénéma Coulibaly, qui a qualifié ces libérations de "processus dynamique".

Les prisonniers "dont les jugements ne sont pas programmés, on peut leur accorder la liberté provisoire", a-t-il expliqué.

Ces élargissements sont intervenus dans plusieurs prisons du pays, selon le ministre. A Abidjan, les détenus ont commencé à sortir à partir de 8H00 GMT, escortés par les forces de l'ordre.

Le pouvoir avait annoncé le 22 mai la mise en liberté provisoire de 150 prisonniers de la crise postélectorale pour marquer la reprise du dialogue, alors bloqué depuis deux mois, avec le Front populaire ivoirien (FPI, le parti de l'ancien chef de l'Etat Laurent Gbagbo).

Il avait en contre-partie invité le FPI à lever son mot d'ordre de boycott des opérations du recensement de la population, largement suivi par ses militants.

Le parti de Laurent Gbagbo doit répondre à cet appel ce samedi, à l'issue d'une réunion de son comité central.

La Côte d'Ivoire se remet progressivement d'une décennie de crise politico-militaire, dont les violences postélectorales de 2010-2011 constituèrent l'épilogue sanglant. Plus de 3.000 personnes périrent.

Si le pays repart économiquement, avec une croissance de 9% ces trois dernières années, la réconciliation politique, fondamentale car la crise fut avant tout politique, peine à se concrétiser.

La réussite de la prochaine élection présidentielle en octobre 2015 est ainsi impérative pour tous les acteurs impliqués en Côte d'Ivoire, afin d'apaiser définitivement le pays.

Mais si le chef de l'Etat Alassane Ouattara s'est déjà déclaré candidat à sa propre succession, le FPI, dont la présence au scrutin est nécessaire pour que celui-ci soit exemplaire, laisse planer le mystère quant à sa participation.

Laurent Gbagbo est emprisonné depuis plus de deux ans à La Haye, en attente d'être jugé par la Cour pénale internationale.