Côte d’Ivoire: la hausse de la taxe sur le transfert d’argent via mobile passe mal

  • 15/02/2019
  • Source : RFI
En Côte d’Ivoire, les transferts d'argent via mobile vont bientôt coûter plus cher. Une mesure qui s'adresse à tous ceux qui utilisent les applications d'E-Banking, ou Mobile Money pour régler des petits achats, payer des factures ou encore envoyer de l'argent à un cousin. C'est l'Union nationale des entreprises de télécommunications qui a annoncé début février cette augmentation qu'elle compte répercuter sur les utilisateurs pour compenser une taxe que le gouvernement impose désormais aux opérateurs de transfert d'argent.

Depuis janvier plus de doute possible : les établissements de monnaie électronique, c’est-à-dire ceux qui proposent des transferts d’argent via mobile, doivent payer les mêmes taxes que les opérateurs téléphoniques.

« Malheureusement, les opérateurs n’ont pas appliqué la taxe en 2018 sur l’ensemble du chiffre d’affaires. Les entreprises de téléphonie ont pris sur elles d’extraire la fraction de mobile monnaie du chiffre d’affaires », justifie Abou Sié Ouattara, le directeur général des impôts de Côte d’Ivoire. Un manque à gagner de 48 milliards de francs CFA pour 2018.

Du côté des opérateurs on se défend de vouloir échapper à l’impôt. Selon Gertrude Koné Kouassi, directeur exécutif de l’Unetel, les activités de Mobile Money ne relevaient simplement pas du régime fiscal des télécoms : « L’activité de Mobile Money a été lancée en Côte d’Ivoire avec le support technique des entreprises de téléphonie mobile. Mais en exécution de l’instruction de la BECEAO à cet effet, les opérateurs télécom ont créé des entreprises émettrices de monnaie électronique qu’on appelle EME. Ces EME placées sou le régime de microfinances sont passées sous un autre régime fiscal qui est propre au secteur financier. »

En réaction, les opérateurs ont annoncé une hausse prochaine de leurs tarifs sans préciser de combien ni quand elle entrerait en vigueur. Les associations de consommateurs montent au créneau et demandent au régulateur d’intervenir.