Côte d’Ivoire : cinq choses à savoir sur le dernier rapport de la Banque mondiale

  • 27/02/2018
  • Source : Jeune Afrique
Le dernier rapport de la Banque mondiale sur la Côte d’Ivoire, rendu public début février, fait apparaître des résultats économiques encourageants, même si l’institution fait remarquer que de nombreux efforts doivent être encore consentis par le gouvernement d’Alassane Ouattara. Voici cinq choses à retenir.

C’est un rapport de 64 pages intitulé : « Aux portes du paradis » et sous-titré « comment la Côte d’Ivoire peut rattraper son retard technologique ? ». Un document dans lequel la Banque mondiale « note la performance indéniable de l’économie  ivoirienne » – un taux de croissance de 7,6% en 2017, « proche de celui observé lors de ces dernières années, et l’un des plus rapides du continent voire même du monde » -, mais enjoint les autorités du pays à prendre des « mesures urgentes » pour booster le secteur de l’innovation. Pour la Banque mondiale, le pays doit « se moderniser et rattraper son retard technologique ».

Sur le plan social, le rapport salue également le fait qu’en 2017 « les autorités sont parvenues à des accords avec les mutins et les syndicats de la Fonction publique, ce qui a contribué à apaiser le climat social », note également le rapport, qui souligne cependant que ces gestes ont eu « des coûts budgétaires [qui] ne sont pas anodins ».

• Une situation budgétaire « maîtrisée »

C’est le premier satisfecit que la Banque mondiale adresse aux autorités ivoiriennes : « La situation budgétaire de l’État reste maîtrisée, même si son déficit a augmenté de 4 % du PIB en 2016 à 4,5 % en 2017 », indique le rapport.

Une détérioration du déficit public qui a plusieurs causes. En premier lieu, le fait que « le gouvernement a dû intégrer les dépenses supplémentaires impliquées supplémentaires accordées pour répondre aux revendications de certains groupes dans l’armée et dans le secteur public ».

Par ailleurs, « les autorités ont choisi d’absorber la hausse du prix du pétrole ainsi que la baisse du cours du cacao sur les marchés internationaux en réduisant la fiscalité sur ces produits plutôt qu’en répercutant ces variations sur les prix à la pompe et les prix aux producteurs de fèves de cacao ».

Cette mobilisation des fonds publics pour répondre aux demandes sociales a eu un impact : « Afin de compenser ces nouvelles dépenses, les autorités ont réalisé des économies budgétaires en cours d’année. Les dépenses d’investissement ont été réduites par rapport au budget voté. Et les autorités ont aussi réussi à accroître le recouvrement de certains impôts, en particulier de l’impôt sur les sociétés ».

• Secteur externe : une stabilité « apparente »

En ce qui concerne la situation extérieure du pays, le rapport révèle qu’elle « est restée approximativement la même en 2017 qu’en 2016, avec un déficit de la balance en compte courant prévu autour de 1% du PIB. Le déficit de la balance en compte courant a été financé relativement par une combinaison d’investissements directs étrangers, d’aide et d’emprunts sur les marchés financiers de la part du secteur public »...