Côte d'Ivoire/Burkina Faso : des autorités s'engagent à lutter contre le travail des enfants

  • 22/03/2014
  • Source : Xinhua
Des autorités ivoiriennes et burkinabés recommandent l'intensification des campagnes de sensibilisation des communautés de la zone frontalière de leurs deux pays sur les dangers et les pires formes de travail des enfants pour une "prise de conscience accrue", indique l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (Onuci).

A l'issue d'un atelier organisé par l'Onuci, des autorités administratives et politiques, des leaders communautaires et des chefs religieux ivoiriens et burkinabés se sont engagés à " renforcer la collaboration transfrontalière des acteurs étatiques et non étatiques du Burkina Faso et de la Côte d'Ivoire et à vulgariser les textes de lois de Côte d'Ivoire, du Burkina Faso et du Mali qui protègent les enfants en mobilité auprès des partenaires étatiques et non étatiques", rapporte une note d'information de la Mission onusienne parvenue vendredi à Xinhua.
 
Selon la note d'information, l'atelier s'est déroulé mercredi à Ouangolodougou, à 675 km au nord d'Abidjan, sur "la culture de la paix et le développement local en zone frontalière".
 
"En réponse aux abus, à l'exploitation et aux violences faites aux enfants en mobilité, ils ont aussi recommandé l'organisation de patrouilles concomitantes des forces de sécurité ivoirienne et burkinabé, de part et d'autre des frontières, afin de combattre le phénomène du travail des enfants", poursuit le texte.
 
L'atelier a également recommandé la mise en place d'un "cadre formel de concertation transfrontalière" pour répondre aux questions liées au conflit foncier, à la sécurisation, à la gestion des ressources naturelles ainsi qu'au développement local.
 
La centaine de participants à l'atelier compte également promouvoir "les valeurs de la culture de la paix" entre les communautés vivant le long des frontières par des "rencontres périodiques" avec un accent particulier sur "la promotion des alliances interethniques pour un meilleur vivre ensemble".
 
Toujours selon la note d'information, les parties ivoirienne et burkinabé s'engagent également à "instaurer le dialogue social au sein des communautés respectives" et à "initier de petits projets communautaires" visant le renforcement de la cohésion sociale et le développement local participatif.
 
En Côte d'Ivoire, l'enquête démographique et de santé réalisée en 2011 révèle que 39 % des enfants âgés de cinq à 14 ans travaillent sur le territoire national dans des plantations agricoles ou dans des mines d'or.
Après le Mali, la Côte d'Ivoire a signé en octobre dernier avec le Burkina Faso un accord de coopération dans le cadre de la lutte contre la traite transfrontalière des enfants.
La Côte d'Ivoire, premier producteur mondial de cacao, est la destination privilégiée des Burkinabés dont 1.895 enfants ont été victimes de traite en 2012 contre 1.270 en 2011.
 
Un accord a été signé le 28 octobre dernier entre le Comité national de surveillance pour les actions de lutte contre le travail des enfants et une université américaine pour une enquête sur la présence des enfants dans la cacaoculture ivoirienne.
 
Les Etats-Unis avaient menacé en 2002 de boycotter le cacao de la Côte d'Ivoire présentée comme un "pays d'origine, de transit et de destination pour les femmes et enfants soumis au travail forcé et à la traite".