Côte d’Ivoire Banny, KKB, Mady, Ouégnin…Pourquoi veulent-ils tous la tête de Bédié ?

  • 28/08/2013
  • Source : Nouveau Reveil



Nous sommes bel et bien en Côte d’Ivoire, c’est à dire le pays où les hommes politiques ne sont jamais responsables de rien, ou du moins où les hommes politiques ont toujours raison de faire ce qu’ils ont envie de faire sans que les médias ne puissent les interpeller sur les incohérences de leurs attitudes. Il a donc ainsi suffi que « Le Nouveau Réveil » bronche pour que l’on déverse sur sa petite tête toute cette vague d’agitation qui s’est emparée du Pdci-RDA. Or, que n’a pas fait « Le Nouveau Réveil » pour appeler à la cohésion et à l’unité au sein du Pdci ? Ce message a été fort heureusement entendu par la base du Pdci. Ainsi le 17 août dernier, à l’issue du conclave des secrétaires de section, la base du Pdci s’est prononcée en faveur du président Henri Konan Bédié, sollicitant de ce dernier un dernier mandat à la tête du Pdci. On croyait dès lors que le parti avait fini par entendre les appels de la raison.

Dans la mesure où, dans un même élan, les doyens du Pdci, les délégués, les 3.000 secrétaires de section se sont levés dans la salle de la Fondation Félix Houphouët Boigny pour saluer cet heureux dénouement du conclave de Yamoussoukro. mais c’était trop beau pour être vrai; cette image d’unité n’était qu’un rêve. Le Pdci ne peut et ne doit pas afficher cette image là. Au lendemain de Yamoussoukro, des hommes politiques, ceux qui ne sont jamais responsables de rien, sont à la manœuvre. Djédjé Mady se déclare candidat, comme en réponse à l’appel des secrétaires de section. Comment est ce possible ? Il s’est pourtant levé comme les autres à Yamoussoukro pour applaudir la candidature de Bédié. Comment peut il dire alors que, non seulement il est candidat, mais que sa candidature n’est pas opposée à celle de Bédié puisque Bédié ne peut être candidat en vertu des textes du parti ? Pourquoi s’est il alors levé pour applaudir comme les autres si tant est que cette candidature était un non sens ? simple question de bon sens.

Le vin est tiré


Le vin est tiré. Il faut le boire. Dans toute la presse, les adversaires déclarés du président Bédié se livrent à toutes sortes de pirouette, attaques, révélations, coups bas, contre vérités, tout y passe pour essayer de noyer le candidat des secrétaires de section. « Kkb attaque Bédié, Mady cogne Bédié sur Rfi » et j’en passe. Dans ces assauts, ou tirs groupés, il ne faut pas que « Le Nouveau éveil » bouge. Parce qu’il a suffi d’une sortie juste pour présenter des images de M. Georges Ouégnin pour qu’on accuse le journal de vouloir mettre le feu à la maison Pdci. Mais au fait, qu’a fait le président Bédié pour mériter un tel sort, cet acharnement sans précédent ? Au successeur du président Houphouët, il a été reproché d’avoir mal géré l’héritage politique, le Pdci-Rda, et d’avoir ainsi provoqué son implosion en plusieurs fragments : L’udpci, le rdr et autres Rpp.

Aujourd’hui, le président Bédié se réconcilie avec Alassane Ouattara, cela suscite des mécontentements. Il suscite la création du Rhdp qui est la reconstitution de la famille politique du président Houphouët, cela lui vaut les critiques les plus acerbes. On l’accuse même de vouloir brader le Pdci au Rdr et à Ouattara. Pour ces irréductibles adversaires, on se demande si le problème ici, ce n’est pas Bédié lui même. Ceux qui n’ont jamais digéré le fait que Houphouët l’ait choisi à la tête du pays et du Pdci sont toujours à la manœuvre. Ils refusent de désarmer. On semble n’avoir pas tiré aucune leçon de son départ forcé de la présidence de la République. Aujourd’hui, contre le gré des militants, on veut le forcer à partir de la tête du Pdci.

Revanchard George Ouégnin


Pour avoir voulu simplement relever une certaine incohérence du comportement, pour tenter de mettre en lumière l’inexplicable attitude de l’ancien directeur du protocole d’etat, Georges Ouégnin s’est fendu dans une déclaration publique cinglante et sans appel. Il ne s’adresse pas au Nouveau Réveil mais au président Bédié, son ex patron, qu’il considère peut être comme le donneur d’ordre de ce journal.

Se libérant de son obligation de réserve, Ouégnin livre des secrets d’état tendancieux. Car l’objectif implicite est de présenter Bédié comme celui qui a précipité son pays dans le gouffre du coup d’état de 99, et d’avoir ainsi permis que le sang des Ivoiriens coule. Pas donc étonnant que le disciple du président Houphouët, l’homme le plus proche de l’apôtre de la paix, ait accepté d’être le directeur du protocole d’état sous le général Robert Guéi, le tombeur de Bédié. C’est à dire celui là même que Houphouët a choisi comme son successeur. Ouégnin aurait parlé à genoux à Bédié qui ne l’aurait pas écouté, le 21 décembre 1999. A t il aussi parlé à Guéi Robert quand le général a voulu se porter candidat en 2000 ?

A t il parlé à Gbagbo dont il a été ainsi le directeur du protocole d’état au tout début de son mandat ?


Quel est donc ce collaborateur que les chefs d’état n’écoutent pas ? Les Ivoiriens qui ont aimé le président Houphouët ont aussi apprécié Georges Ouégnin. Ce dernier aurait pu jouer un rôle important dans les heures de turbulence du Pdci. Il aurait pu faire beaucoup aux côtés du Président Bédié dans ses efforts pour recoller les morceaux au sein du Pdci, il ne l’a pas fait. Pourquoi ? Pourquoi est ce aujourd’hui qu’il surgit aux côtés de celui qui veut combattre Bédié ? Les Ivoiriens sont simplement curieux de savoir le fond du problème entre lui et Bédié.

C’était là le cœur de l’article du « Nouveau Réveil ». Loin de nous, l’idée de le vilipender parce qu’il aurait décidé de soutenir Djédjé Mady. C’est son droit le plus absolu. Si l’on pouvait simplement rendre un peu plus cordiales et humaines les relations au sein du Pdci. Car demain, les mêmes acteurs chercheront les boucs émissaires pour les accuser d’avoir mis le feu à la maison commune. Les journalistes ne sont que les témoins de l’histoire. Les hommes politiques en sont les acteurs.

Akwaba St Claire