Coronavirus : Voici d’autres graves dangers sur le pays

  • 30/03/2020
  • Source : Soir Info
Ces dangers qui découlent de la maladie à coronavirus sont multiformes et multidimensionnelles. Depuis son apparition en Côte d’Ivoire et sa propagation fulgurante aujourd’hui, avec plus de 96 cas officiellement confirmés, le coronavirus fait que les Ivoiriens vivent la peur au ventre. Leur quotidien s’est vu brusquement et profondément bouleversé. La peur et la panique se sont emparées des Ivoiriens qui ne savent plus où donner de la tête. Les supermarchés, les pharmacies sont pris d’assaut.

Chaque jour, l’annonce de nouveaux cas confirmés de coronavirus fait aggraver encore plus une situation déjà inquiétante. Mais qui crée cette panique ? Certains observateurs accusent directement l’État, qui donne le sentiment de tergiverser dans ses décisions. Une des preuves a été faite jeudi dernier… Car, le gouvernement donne le sentiment d’être « dépassé » par les événements.

Les mesures édictées par le chef de l’État, avec en point de mire un couvre-feu et l’état d’urgence, quoique justifiées, ont néanmoins réveillé chez certains habitants de la Côte d’Ivoire, les tristes et douloureux souvenirs des années de plomb de la rébellion de 2002 et la crise post-électorale de 2010. Presque tous vivent, aujourd’hui, dans la hantise d’une contagion de ce virus mortel. Au point que des Ivoiriens issus de toutes les couches sociales se sont jetés sur les cache-nez, les gels hydroalcooliques, les gants, les savons de toutes marques, les sceaux hygiéniques. La peur et la panique sont telles que beaucoup sont tombés malades… Il est évident que ceux qui sont déjà atteints, souffrent dans leur chair autant que ceux qui sont dans la hantise d’être « foudroyé » par le coronavirus.

Avec son lot de stress, la peur, les réactions d’alarme des uns et des autres face à un danger invisible, et surtout l’anxiété de plus en plus pesante sont là, des facteurs aggravants qui déstabilisent psychologiquement les Ivoiriens. Ces sentiments, à eux seuls, s’ils sont mal contenus, peuvent être sources de dangers voire de maladies.

Ce d’autant plus qu’à la vue du port du masque par des personnes malades, contagieuses ou non, le risque de contagion devient visible chez certaines personnes. Une sensibilisation féconde devrait se faire au niveau du port des masques anti-contagion. Qui doit les porter ? Les malades, le personnel médical ou tout le monde ? Alors que la vie en communauté est rythmée par le contact avec autrui, la peur de la contamination a modifié, radicalement, les rapports.

Tout le monde suspecte tout le monde d’être porteur du virus… Une conjoncture à elle seule qui peut rendre malade. Il y a aussi que les mesures du chef de l’État, Alassane Ouattara, sont d’une porosité voire d’une flexibilité telle que chacun les prend par le bout qui l’arrange. Avant-hier, la mesure de confinement totale d’Abidjan, qui devrait entrer en vigueur le jeudi 26 mars 2020, a été purement et simplement reportée, à quelques jours, soit au dimanche 29 mars. Pour des raisons injustifiées…

Tout cela peut rendre encore plus malade que le coronavirus. Ainsi, face aux doutes et autres indécisions que manifeste l’État, certains Ivoiriens, dans cette crise sanitaire, ont choisi de s’auto-confiner chez eux ou de se mettre en quarantaine ; quand d’autres font comme bon leur semble. Les campagnes de sensibilisation menées, çà et là, semblent glisser sur la peau de certains irréductibles. Et, c’est tout le territoire national qui se trouve dans l’œil du cyclone du coronavirus.

Aujourd’hui, dans les rues, les transports en commun, font peser un réel danger d’une contagion généralisée en Côte d’Ivoire. Le risque est donc présent. Il y a de quoi à rendre malade, en y pensant… La période de psychose due à la progression de la pandémie du coronavirus peut être favorable au développement d’autres syndromes. Indubitablement. La peur de la contagion attise la crainte qui peut être source de malaise, qui peut engendrer la maladie. Résultat : on se sent potentiellement atteint. C’est pourquoi, le gouvernement devrait être strict, moins complaisant relativement aux mesures qui sont prises, pour ne pas ajouter au coronavirus, d’autres maladies.

Armand B. DEPEYLA