La seule façon de soigner un cancer de l'estomac est de pratiquer une gastrectomie, c'est-à-dire l'ablation totale ou partielle de l'estomac. Comment fait-on pour vivre et manger sans estomac ? Le point avec la Fondation d'aide et recherche en cancérologie digestive (Arcad).
Ablation de l’estomac : et après ?
Chaque année, entre 6500 et 7000 cas de cancer de l'estomac sont diagnostiqués en France, ce qui situe ce cancer en 10e position. Ce cancer intervient plus fréquemment chez l'homme que chez la femme et reste assez rare avant l'âge de 50 ans.
Lorsque le diagnostic tombe, il faut dans un premier temps "digérer" l'annonce du médecin qui vous explique que la seule façon de soigner ce cancer et de vous offrir une chance de guérison est de procéder à l'ablation (totale ou partielle) de l'estomac. Mais ensuite, une autre question vient rapidement tarauder l'esprit : comment faire, après l'opération, pour vivre sans estomac ?
Précision qui a son importance : l'estomac n'est pas un organe vital. Même s'il joue un rôle très important pour l'organisme et pour la digestion, il est tout à fait possible de vivre sans. Mais il est impératif de revoir son mode d'alimentation.
Ablation de l’estomac : quelles conséquences ?
Comme vous vous en doutez, l'absence d'une partie ou de tout l'estomac entraîne d'inévitables modifications de la digestion. Ce nouveau fonctionnement peut provoquer certains symptômes :
- Le syndrome de petit estomac : cela donne la sensation d'avoir l'estomac plein après un repas pourtant moins copieux qu'auparavant. Le traitement repose sur la prise de repas, certes moins importants, mais plus fréquents (au moins 5 par jour).
- Le dumping syndrome : une sensation de malaise général et de fatigue brutale qui est due à l'arrivée trop rapide des aliments dans l'intestin grêle. Cette sensation de malaise peut être accompagnée de bouffées de chaleur, de sueurs, de palpitations, de tachycardie, de nausées ou de somnolence. La fréquence et l'importance de ces symptômes est très variable selon les patients mais ils sont améliorés par la position allongée.
- Une diarrhée : c'est le symptôme le plus fréquent après l'opération (des selles liquides abondantes) en raison de l'arrivée plus rapide du bol alimentaire vers l'intestin grêle. La diarrhée régresse en général en quelques mois mais elle peut persister dans certains cas.
Ablation de l’estomac : changer d’habitudes alimentaires
Lorsque votre estomac était encore en place, celui-ci brassait les aliments ingérés et sécrétait des sucs gastriques qui aidaient à la digestion. Il régulait également le passage des aliments vers l’intestin. Après son ablation, il faut donc entièrement repenser votre façon de vous alimenter, en commençant par fractionner les repas.
« Cela consiste à réduire le volume des principaux repas et à les entrecouper de petites collations pour conserver la même quantité de calories absorbées chaque jour », explique le professeur Christophe Louvet, de la Fondation ARCAD. « En outre, les repas doivent être pris dans le calme, très lentement pour prendre le temps de bien mâcher ». Il bne faut pas hésiter, par exemple, à laisser passer une petite demi-heure entre le plat principal et le dessert afin de ne pas « embouteiller » l’intestin.
Autres règles diététiques à suivre :
- Ne pas boire pendant les repas et arrêter les boissons gazeuses et glacées ;
- Arrêter l’alcool, le café, les pâtisseries riches en graisses et les viennoiseries ;
- Limiter l’ingestion de sucres rapides et éviter tous les aliments qui accélèrent le transit intestinal ;
- Eviter les crudités ;
- Renoncer aux fruits crus pas assez mûrs, aux agrumes, aux fruits secs, aux fruits oléagineux et toujours manger les fruits très mûrs, épluchés et épépinés.
Comment manger après un cancer de l’estomac ? - Photo à titre d'illustration