Christophe Yapi, Dg de monhevea.com : "Celui qui veut faire la magouille ne paie pas 40 milliards de FCFA dans un seul mois"

  • 31/01/2017
  • Source : L'Intelligent d'Abidjan
Christophe Yapi, directeur général de Monhevea.com a posté le samedi 28 janvier 2017, une vidéo sur Internet dans laquelle il se prononce sur la crise qui prévaut dans ce secteur depuis quelques jours et s’engage à payer ses souscripteurs, jusqu’au dernier. Ci-dessous, de larges extraits de son intervention.

«Il ne faut pas faire d’amalgames, parce que M.H est une structure à part. Elle a sa particularité que les autres n’ont pas forcément. Quand on me dit que tous les revenus des entreprises d’agrobusiness tournent autour de 22 milliards de FCFA, je réponds que MH pèse dix (10) fois plus. Encore une fois, je réitère ma volonté de payer tous mes souscripteurs jusqu’au dernier.
Je souhaite tout simplement que ceux qui ont pris la décision de geler nos comptes les libèrent pour que nous puissions recommencer à travailler. M. H fait partie d’Agromix qui est constitué d’au moins 16 entreprises et le total des assiettes de ces entreprises représente plus de 250 milliards de FCFA. Vous n’avez pas créé M. H, vous ne savez pas comment faire pour récupérer cet argent, alors ne vous mettez pas dans une affaire que vous ne maitrisez pas. Aujourd’hui, cette situation crée des drames en Côte d’Ivoire et à l’étranger.

Des pères de familles se meurent, ils sont expulsés de leurs maisons, des gens perdent leur dignité parce qu’ils ont pris des engagements qu’ils espéraient pouvoir tenir avec leurs contrats avec M. H. Ils sont en train de saisir des comptes, c’est dommage parce que cela ne règle aucun problème. Quand vous saisissez les comptes d’une entreprise qui fonctionne, le personnel entre en chômage, cette entreprise ne peut pas payer ses factures, elle ne peut pas faire ce qu’elle faisait pour permettre à M.H de payer ses clients. Nous sommes dans un monde capitalistique, donc il faut créer des richesses.

En réalité, on me reproche d’avoir permis au petit cireur de chaussures de pouvoir espérer, de pouvoir gagner de l’argent autant qu’au ministre de la République, au soldat, au général… Tous ces corps de métier ont profité de M. H, que ce soient des petits soldats, des petits policiers, des petits cireurs de chaussures, des ministres de la République, des directeurs généraux, des membres du Groupe de travail sur l’agrobusiness (GTA). Je m’apprêtais à répondre à la convocation de la police, mais j’avais demandé un report et ce report avait été accepté. Je me préparais donc de façon naïve à venir et j’ai eu la confirmation que le commissaire divisionnaire Diomandé de la Police économique était en train de rire, parce qu’il se préparait à m’arrêter. Le commissaire peut le contester, mais s’il le fait, je mettrai les enregistrements sur facebook.

Je ne sais pas quel est le problème avec le commissaire Diomandé. Je le prenais pour un ami, toutes les fois qu’il venait me solliciter pour un problème ou pour les situations gênantes pour lesquelles on ne peut que solliciter un ami. La dernière fois qu’il m’a sollicité pour lui donner de l’argent, c’était pour permettre à son fils d’obtenir un visa afin d’aller aux Etats-Unis. J’ai refusé parce que je sentais qu’il y avait anguille sous roche (…) Le commissaire Diomandé envoie ses hommes chez moi pendant que ma compagne est absente. Ils entrent dans ma chambre, lui et ses éléments. Des bijoux disparaissent, des montres de valeur disparaisse, chacun de ses éléments prend un carton de vins, ils terrorisent les enfants qui sont à la maison… C’est dommage.

Aujourd’hui vous fermez les comptes de toutes les entreprises où nous avons des intérêts, mais comment voulez-vous qu’on crée de la richesse ? Si on nous demande de payer, on paie comment ? Vous vous rendez compte du temps que vous faites perdre aux gens ? Il paraît que j’ai fait peur pour 2020. Mais je fais peur à qui ? La politique ne m’a jamais intéressé, parce que ce n’est pas mon job. Mon job, c’est de créer la richesse et j’ai réussi à le faire. On dit que nos ressources ne peuvent pas payer, mais comment ai-je fait pour payer 40 milliards de FCFA à des milliers d’Ivoiriens dans un mois seulement ? J’ai peur de donner des informations parce qu’on m’accuse de blanchiment. Ces enquêtes sont dirigées contre moi, je ne sais pas pourquoi dans la mesure où les gens ont profité du système.

Pensez aux personnes désespérées qui ont besoin de payer leurs factures, de se soigner, de mettre leurs enfants à l’école… Dégelez les comptes, arrêtez ce massacre. Ce qui me fait sortir de mes gongs, c’est l’arrestation arbitraire de mon petit frère, Marcel Yapi, brillant fiscaliste. Qu’est-ce qu’il a fait ? Il ne travaille pas à M. H, mais on lui reproche d’être administrateur d’une société dans laquelle M. H ou Agronomix a investi et d’avoir fait des retraits importants du compte de cette société vers son compte personnel. Il ne faut pas créer de problème où il n’y en a pas.

Vous avez ouvert la boîte de pandore, êtes-vous capables de la refermer ? Je souhaite qu’on joue balle à terre, qu’on se calme, qu’on arrête ces histoires de mandat d’arrêt contre des gens qui créent la richesse, qui font vraiment avancer les choses (…) Vous tous qui avez monté cette cabale vous êtes des souscripteurs, vos proches sont des souscripteurs. On peut tout me reprocher, mais on ne peut pas me reprocher de vouloir faire de la magouille, parce que celui qui veut le faire ne paie pas 40 milliards de FCFA d’un coup. Arrêtez de continuer d’énerver les gens. Vous avez une patate chaude dans vos mains. Arrêtez, dégelez les comptes, libérez Marcel Yapi et nous allons nous asseoir pour discuter. Chers amis, chers parents de la grande famille M.H, gardez espoir. Je suis sûr que la situation va se résoudre».

Propos retranscrits par O D