Bouaké/Grève des fonctionnaires : le secteur éducatif fortement ébranlé

  • 10/11/2016
  • Source : Lebabi.net
Au deuxième jour de cette grève, le mouvement d’humeur s’est généralisé avec l’entrée en grève de l’ensemble des fonctionnaires et agents de l’Etat sur toute l’étendue du territoire national.

A l’instar des autres localités du pays, le mouvement a pris effet dans le département de Bouaké, sinon dans la région de Gbêkê où ces enseignants et autres fonctionnaire et agents de l’Etat dans leur ensemble, observent un arrêt de travail.

 

En effet, ces agents de l’Etat dénoncent les différentes mesures prises par l’Etat. Il s’agit entre autres de la ‘‘baisse de la pension de 30 à 50% en fonction des catégories, de la non prise en compte des enfants dans le calcul de la pension.

 

Aussi, la femme non mariée ne touche plus la pension de réversion en cas de décès de son mari de fonctionnaire. L’épouse du fonctionnaire décédé doit attendre l’année de la retraite normale de celui-ci avant de toucher sa pension. (Si vous décédez à 40 alors que la retraite était prévue pour 65 ans, votre épouse patientera 25 ans)’’, etc…

 

Mais de façon particulière, la grève connait un grand écho dans le secteur de l’éducation nationale, avec la paralysie complète du système aussi bien dans le primaire que dans le secondaire général, technique et professionnel, ainsi que dans le supérieur.

 

Les enseignants, depuis le lundi, ont donné le top départ de la grève, estimant que nombre de leurs revendications sont restées succès. Aujourd’hui, le refus des enseignants de retrouver les salles de classes a entrainé un mouvement d’humeur des élèves issus des lycées et collèges publics qui ont décidé déloger leurs camarades des autres écoles privées.

 

Très tôt ce matin du mercredi 9 novembre 2016, un groupe d’élèves, se réclamant du public, ont effectué une descente musclée dans les établissements privés de la ville, munis de sifflets, de bâtons et autres moyens pour interrompre les cours, dispersant ainsi élèves et personnel d’encadrement. Du collège Sainte Famille en passant par le collège d’enseignement technique Saint Jacques, l’Institut Ouinzzin  Coulibaly et bien d’autres établissements privés, les apprenants ont été sommés de quitter les classes.

 

Ces élèves venus des établissements publics ont estimé que leurs enseignants qui refusaient de faire les cours avec eux ‘‘se retrouvent dans écoles privées pour dispenser les mêmes cours’’. Et que cela est une ‘‘injustice car il n’est pas normal de grever dans le public et faire cours dans le privé alors ce sont les mêmes élèves pour le même programme’’.

 

‘‘Nous sommes venus pour déloger nos camarades et interrompre les cours car ce sont les mêmes professeurs du public qui se retrouvent dans le privé pour faire cours. Ils nous disent qu’ils sont en grève et on les retrouve dans les écoles privées pour faire cours. Nous ne sommes pas leur sacrifice car ceux qui sont dans le privé ne sont mieux que nous. Nous prendrons tous le même retard car nous sommes les mêmes’’, ont estimés les membres d’un groupe d’élèves rencontrés au collège Sainte Famille, comme pour dire qu’il n’y a pas deux poids deux mesures.

 

A les entendre, tous les élèves devront reprendre le chemin de l’école à la fin de la grève des fonctionnaires, plus particulièrement de leurs enseignants. Ils ont dit leur détermination à revenir dans tous les établissements privés qui ouvriront pour perturber les cours.

 

A Bouaké, tous les établissements primaires et secondaires publics d’enseignement général, technique et professionnels sont fermés jusqu’à nouvel ordre.

 

Harold