Banque : La BAD fait ses cartons avant son grand retour à Abidjan

  • 26/07/2014
  • Source : Lebabi.net
Tout s’accélère pour organiser le déménagement des documents de travail et des archives de la BAD à Abidjan. Chaque employé a été invité à ranger soigneusement ses dossiers dans un maximum de trois cartons, d’une même dimension chacun, mis à sa disposition par l’équipe en charge de la logistique.

La BAD fait ses cartons 

 Rien que des documents à l’exclusion de tout autre objet. Les cartons sont rassemblés et rangés dans une grande salle dédiée au rez-de-chaussée du bâtiment annexe de la BAD.  Avant d’être fermés, ils passeront par le contrôle de vérification puis emballés. Un sticker portant le logo de la Banque est alors collé ainsi qu’une grande étiquette mentionnant les coordonnées de l’expéditeur qui en sera également le destinataire à Abidjan. Tout est codifié, sans laisser de marge d’erreur ou de perte.

 
Chaque semaine, un lot de cartons est expédié par fret aérien sur Tunisair, désigné transporteur officiel. Dans la capitale ivoirienne, une autre équipe de la BAD en assure la réception et la livraison aux destinataires.Quant aux archives et équipements informatiques, ils sont mis dans d’autres types de cartons, pour éviter toute confusion et regroupés, contrôlés et expédiés dans des containers par voie maritime.
 
«Les opérations se déroulent avec fluidité et sans difficulté, souligne à Leaders le chef de la division Services d’appui à la BAD (CGSP3, dans le jargon de l’institution). Nous le devons au dispositif mis en place et surtout à l’étroite collaboration avec les autorités tunisiennes. La Douane, Tunisair, les services du fret à l’aéroport de Tunis-Carthage, comme les services des ports de La Goulette et Radès nous apportent un réel soutien. Nous nous sommes conformés à leurs consignes et du coup tout est facilité, un couloir spécial est même réservé à nos expéditions».Qu’en est-il du mobilier de bureau et autres équipements? Aucune réponse. Il semblerait qu’ils ne seraient pas du déménagement, les coûts de transport étant élevés.
 
Quant au personnel, le choix leur a été laissé de s’occuper eux-mêmes du déménagement de leurs véhicules, meubles et effets personnels, moyennant une indemnité spécifique ou de les confier aux services de la Banque. L’immense majorité (plus de 95%) s’est prononcée en faveur de la première formule. Toutefois, la BAD les assiste dans leurs démarches en prenant sur elle de traiter les demandes de franchise d’exportation (de véhicules et/ou d’effets personnels) en adressant les demandes au ministère des Affaires étrangères. Pour faciliter la tâche, un mini-salon des entreprises de déménagement avait été organisé il y a près de 8 mois pour permettre à chacun d’entrer en contact avec elles et de s’organiser à sa convenance. 


Le grand retour à Abidjan

 Le 9e étage de cette grande bâtisse du centre-ville de Tunis qui abritait depuis onze ans le siège de relocalisation temporaire de la Banque africaine de développement (BAD) se vide. Réservé au président, Donald Kaberuka, il ne garde plus qu’un secrétariat de permanence qui s’apprête lui aussi à remettre les clés.
 
La BAD rentre à Abidjan pour se réinstaller dans son siège historique, en cours de rénovation, dans la capitale ivoirienne qui commence à retrouver sa sécurité après une pénible décennie de fortes turbulences. La feuille de route pour ce grand retour, adoptée lors des assemblées annuelles de Marrakech en 2013, est réglée comme un papier à musique sous la baguette magique d’un chef d’orchestre passé désormais maestro en la matière, Donald Kaberuka.
 
D’une main de maître, il est sur le point de réussir le plus grand transfert jamais réalisé auparavant par une grande institution financière ou organisation internationale. Plus de 2 000 employés et leurs familles, soit pas moins de 7 000 personnes, ont plié bagage et rangé leurs dossiers de travail dans les cartons afin de s’envoler pour la Côte d’Ivoire. 
 
Toutes les facilités leur ont été accordées. Sur un site intranet, ils ont pu choisir un logement, obtenir leur carte diplomatique et leur carte de séjour, réserver une ligne téléphonique, et tout arranger. Une opération logistique de grande envergure. Mais, pour les Tunisiens qui les voient partir, une forte émotion pour les uns, une grande indifférence (inconscience ?) pour les autres.
 
Une seule certitude : la BAD dont la Tunisie est cofondatrice (en la personne de Mansour Moalla, en 1964) aura résisté à Tunis aux plus fortes crises de son histoire, mais aussi accompli sa profonde transformation et réalisé ses meilleures performances. Elle s’impose aujourd’hui comme la principale institution financière du continent et doit surtout réussir son deuxième cinquantenaire.
 
Que restera-t-il de la BAD en Tunisie ? A-t-elle profité au pays ? Mais aussi, qu’a fait la BAD qui célèbre cette année son 50e anniversaire, pour le continent africain ? Avec quel bilan s’achèvera bientôt (en août 2015) le mandat de son 7e président, Donald Kaberuka ? Que compte-t-il faire à la fin de sa mission ? Le candidat officiel de la Tunisie, Jalloul Ayed, a-t-il des chances de lui succéder ? Et comment s’organise ce grand départ ?
 
Un dossier spécial avec une interview-bilan exclusive de Donald Kaberuka.