Bamba Moriféré, à propos de la Vice-présidence: "En démocratie, il n’y a pas de succession. C’est dans les régimes monarchiques"

  • 29/07/2016
  • Source : L’intelligent d’Abidjan
Le collectif des partis de l’opposition démocratique (CODE, 23 partis politiques signataires de la déclaration du 30 juin 2016 : Ndlr), a eu une rencontre, le mercredi 27 juillet 2016, avec l’ambassadeur des États-Unis, Abidjan-Riviera.

Au sortir de la rencontre, Bamba Moriféré, porte-parole du jour, a indiqué que la voie choisie pour l'élaboration d'une nouvelle constitution est connue de manière universelle. Dans une démocratie on ne peut pas parler de succession. C’est dans les régimes monarchiques qu’on parle de succession. En démocratie, c’est le peuple qui est souverain et qui exprime sa souveraineté à travers le vote.

A en croire le CODE, le Chef d’Etat actuel ne peut pas au travers des dispositions transitoires, nommer un vice-président. C’est contre la démocratie. Ce sont des pratiques d’un autre âge. S’il va dans ce sens, c’est en deçà de la constitution de 1960. Et que lorsque l'on constate et qu'on regarde ce qui s'est passé en Côte d'Ivoire et par rapport à un passé récent, il était bon que l'élaboration d'une nouvelle constitution se fasse de façon consensuelle. Ce qui n’est pas le cas, selon lui. Ils l’ont fait savoir à travers une déclaration commune, au représentant des États-Unis, en Côte d’Ivoire, Son excellence Terence McCulley.

Bamba Moriféré a estimé que la démarche actuelle du Président de la République viole en l’état le pouvoir du peuple souverain de Côte d’Ivoire. Et au regard des acquis démocratiques obtenus de ‘’ haute lutte’’ par les Ivoiriens depuis l’instauration du multipartisme. Le projet du Président de la République « représente un recul dangereux pour la démocratie et une menace avérée et grave pour la paix sociale. En 2000, nous avons mis en place une commission constitutionnelle avec toutes les forces vives de la nation. L'élaboration d'une constitution est d'abord un problème politique, c'est un contrat social. Ce n'est pas une affaire d'experts.

Il propose la création d'un poste de vice-président. Et des dispositions transitoires sont prévues pour nommer le vice-président. Nous avons toujours dit que cela était incompatible. C’est une violation de la constitution. Le chef de l'exécutif ne peut pas nommer un tiers des membres du sénat, c’est contraire à la démocratie et à la séparation des pouvoirs ». Parallèlement à cela, le CODE s’est dit surpris que le Chef de l’Etat, dans sa démarche, n’ait à aucun moment fait allusion à la Commission électorale indépendante (CEI). « Je voudrais d'ailleurs remarquer que sur cette question de la CEI, il y avait consensus puisse que tous les partis politiques en ont fait leur cheval de bataille. Qu'il s'agisse du FPI, du RDR, dont le président actuel est issu et donc nous ne pouvons pas accepter que l'un des acquis majeurs de notre lutte soit éliminé.

L'autre point, c'est le fait que le président le confit à une commission d'experts et qu'il prévoit un référendum en octobre. Quasiment à la sauvette. Le peuple doit voter en connaissance de cause, il doit voter parce qu'il est éclairé. En comparaison, la commission constitutionnelle de 2000 a travaillé en sept voire huit mois. Et donc, on ne peut pas très rapidement aller à une constitution alors même que le peuple n'est pas informé sur cette constitution », a dit Bamba Moriféré. Par ailleurs, le CODE entend animer une conférence de presse le lundi 1er août 2016, afin d’engager avec détermination des actions de sensibilisations et de mobilisations, avec tous les moyens légaux, pour faire échec au projet de référendum.

HG