Attentat contre le président rwandais en 1994 : l’enquête française est close

  • 22/12/2017
  • Source : Jeune Afrique
L'enquête ouverte en France par les juges antiterroristes sur les circonstances de l'attentat du 6 avril 1994, au Rwanda, a été clôturée. L'instruction ouverte en mars 1998, au centre d'un bras de fer politico-judiciaire entre Paris et Kigali, est désormais entre les mains du Parquet de Paris qui devra requérir un procès ou un non-lieu pour les sept Rwandais mis en examen.

Les juges antiterroristes français ont clos leur enquête sur l’attentat du 6 avril 1994 contre l’ex-président rwandais Juvénal Habyarimana, a appris l’AFP auprès de sources judiciaires et proches du dossier. Une affaire qui empoisonne depuis dix-neuf ans les relations entre Paris et Kigali. L’information a été confirmée à Jeune Afrique par une source officielle rwandaise. Il revient désormais au Parquet de Paris de réclamer aux juges la tenue d’un procès ou l’abandon des poursuites contre les sept personnes inculpées, issues du clan de l’actuel président rwandais, Paul Kagame.

Cet attentat est considéré comme l’étincelle ayant servi de prétexte au génocide des Tutsis au Rwanda, qui a fait 800 000 morts selon l’ONU, et 1 million de morts, selon Kigali. Le soir du 6 avril 1994, l’avion de Juvénal Habyarimana, un Hutu, avait été abattu en phase d’atterrissage à Kigali par au moins un missile sol-air.

La thèse d’un attentat commis par le FPR

Alors qu’au Rwanda, une commission d’enquête a imputé la responsabilité de l’attentat aux extrémistes hutus qui voulaient se débarrasser d’un président jugé trop modéré, une information judiciaire avait été ouverte en 1998 à Paris après la plainte de la famille d’un membre de l’équipage, composé de trois Français. Sous l’égide du premier juge saisi, Jean-Louis Bruguière, l’enquête avait privilégié l’hypothèse opposée d’un attentat commis par l’ex-rébellion tutsie du Front patriotique rwandais (FPR), commandée par Paul Kagame...