André Djro (Pdt ONG Vérité) : « Que Ouattara ne donne pas raison à ses détracteurs »

  • 13/08/2013
  • Source : L'Inter

Dans le cadre de ses activités, l’ONG ''Vérité'' a procédé à l'investiture de son président le week-end dernier. André Djro, le nouveau président de cette organisateur, par ailleurs Ingénieur comptable, s'est confié à nous. Dans cet entretien qu'il nous a accordé, il se prononce sur la situation sociopolitique en Côte d'Ivoire.

André Djro, vous êtes le président de l’ONG ''Vérité''. Pourquoi baptiser ainsi votre organisation ?


L'ONG ''Vérité'' a pour objectif principal de faire la promotion de la vérité, gage d’amour, de justice et d’une paix durable. Je suis contre l’expression dire sa part de vérité car la vérité est unique et ne diffère pas. Je préfère dire la vérité plutôt que de dire ma part de vérité. Dire la vérité, c’est dire ce qui est juste, et dire sa part de vérité, c’est dire ce que je pense être juste.

Vous arrivez dans une atmosphère politique où les hommes politiques sont accusés de ne pas souvent dire la vérité
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Vous avez tout dit. Depuis une vingtaine d’années, la Côte d’Ivoire est devenue le laboratoire du mensonge. Les Ivoiriens passent leur temps à dire des contrevérités à tel point qu’on ne sait plus qui dit la vérité. Notre ONG se veut un creuset d’éducation à cet effet. Malheureusement, les plus gros mensonges se pratiquent dans les milieux politiques et religieux, où l'on est censé dire la vérité, nous éclairer.

La crise ivoirienne continue de faire couler beaucoup d'encre et de salive. Quelle est votre vérité sur cette crise qui a tant secoué le pays ?


La Côte d’Ivoire est un beau pays qui est en train d’être détruit par les politiciens. Quand nous prenons le cas du président Gbagbo, son courage face au tout puissant Félix Houphouët-Boigny lui a valu la popularité et l’estime de nombreux Ivoiriens. Mais lorsqu’il était aux affaires, l’esprit de discernement et de sagesse lui a fait défaut. Au président Ouattara, nous disons que beaucoup de personnes l’ont accusé de tous les péchés d'Israël à l’époque. Aujourd’hui, il est le président de tous les Ivoiriens. Qu’il ne donne pas raison à ses détracteurs. Le peuple le regarde et Dieu qui a fait de lui le chef de cette nation, attend qu’il moissonne bien le champ qu’il lui a confié. S’il cultive mal, il paiera le prix tôt ou tard car tout pouvoir vient de Dieu, quelle que soit la manière par laquelle il le confie. Il a donc un devoir de vérité, d’amour, de justice et de paix envers le peuple. Dieu est souverain. Le président Ouattara nous a promis un grand pays et nous rêvons de le voir. Tous les Ivoiriens doivent tous sentir « le lait et le miel couler ». Le président Bédié est un père pour moi. Le coup d’État de 1999 qui l’a éjecté du pouvoir a eu une répercussion grave sur la Côte d’Ivoire et jusqu’à présent, nous payons le prix. C’est vraiment dommage.

Quelle lecture faites-vous alors de la crise postélectorale ?


C’est pitoyable ! On pouvait éviter cette crise si seulement l’on avait fait de la vérité notre credo. Nous avons perdu nos parents et des amis pour rien. Des villages ont été détruits parce que les politiciens ont voulu se faire plaisir. Vous êtes d’accord avec nous que s’il y avait eu la vérité, on ne serait pas arrivé à cette situation triste. C’est pourquoi, il est bon que les Ivoiriens s’éduquent dans la vérité. Tout Ivoirien conscient a dû remarquer que depuis le premier tour des élections de 2010, la vérité n’était pas au rendez-vous. Il faut que tous, nous fassions notre mea-culpa pour aller à la paix.

Parlant de paix, le pouvoir actuel vient de faire libérer provisoirement un nombre assez important de personnalités proches de l'ancien président Laurent Gbagbo. Ne pensez-vous pas que c'est un pas vers la paix ?


Je voudrais dire merci au président de la République pour cet acte de haute portée politique et sociale. C’est un grand pas vers la réconciliation nationale qui vient d’être posé. Même si nous attendons encore d’autres gestes de la part du président Ouattara, nous demeurons très touchés par l’acte qu’il vient de poser. Nous invitons par ailleurs nos frères qui viennent d’être libéré à plus d’humilité et de pardon pour qu’ensemble, on bâtisse la nouvelle Côte d’Ivoire. Par ailleurs, nous souhaitons aux Ivoiriens une paix véritable pour que la vérité triomphe dans les esprits et dans les cœurs. Tous ceux qui se reconnaissent en notre combat nous rejoignent.

H.K.