Amoa Urbain annonce la fin du Festival de la route des Rois et des Reines

  • 21/08/2014
  • Source : AIP
Abidjan - La 10ème édition du Festival de la route des Rois et des Reines qui s’est tenue du 1er au 3 août à Abidjan et Tiassalé-N’Douci, marque la fin de ce festival, son initiateur, le Pr Amoa Urbain, ayant décidé de se consacrer désormais à l’édition d’une encyclopédie sur les royaumes et civilisations africaines et la recherche sur la manière d’améliorer la protection de la petite enfance.

"Le travail du chercheur est fini. Le Pr Amoa Urbain va vers d’autres aventures. Je suis satisfait de mon parcours mais je passe à une autre étape. Ce n’est pas une pause, c’est un changement de cap", a déclaré lundi M. Amoa lors d’un entretien avec l’AIP consacré au bilan de cette 10ème édition.
 
"Le travail du chercheur est terminé. Le chercheur a pris un pan de la réflexion sur l’organisation sociale qui est parvenue à l’expression de la volonté politique. Et puisque cette recherche a débouché sur une loi et que la volonté politique s’est exprimée, mon travail prend un autre pan. A partir de maintenant je consacrerai mon temps à la production d’une encyclopédie sur les royaumes et les civilisations d’Afrique", s’est-il justifié.
 
Il a souligné que son second combat consistera à la réflexion sur "tout ce qui a rapport" avec l’application de la convention de l’UNICEF sur la protection de la petite enfance, à travers notamment la création d’une chaire africaine d’ici 2020.
 
Amoa Urbain se dit d’autant plus satisfait de son festival qu’il a permis à la Côte d’Ivoire de se positionner, après dix ans, en tant que "pays leader en matière de réflexion scientifique sur l’apport de la chefferie traditionnelle aux gouvernances modernes".
 
Cette édition portait sur le thème de "chefferie traditionnelle, médiation et nouvelle gouvernance en Afrique" et était parrainée par le Médiateur de la République, N’Golo Coulibaly.
 
Organisée aux lendemains du vote de la loi portant statut des Rois et Chefs traditionnels elle est "une sorte d’apothéose, de couronnement, parce qu’elle a été l’expression d’une réelle volonté d’illustration de l’action de la chefferie dans  les processus de prévention, de médiation et de transformation des conflits", s’est félicité Amoa Urbain.
 
L’organisation pratique a été un succès, "aussi bien en conception qu’en pratique", la réflexion scientifique "riche et d’actualité avec des communications de haut vol" dont la conférence inaugurale du Médiateur de la République.
 
La présence et la participation d’universitaires de renom comme le Pr Amouzou, secrétaire exécutif de la conférence interuniversitaire qui comprend une dizaine d’universités ou encore le Pr Titinga Frédéric Pacéré, candidat à l’édition 2014 du Prix Nobel de littérature a permis des échanges riches qui ont conclu qu’il ne saurait y avoir de gouvernance moderne sans une appropriation véritable de l’organisation culturelle traditionnelle.
 
La dimension économique a été marquée par l’inauguration de la Cité des reines et des rois, un centre interuniversitaire d’étude et de recherche entre Tiassalé et N’Douci. Cette cité se veut "la preuve de ce que les rois et reines peuvent faire pour être autonomes, insuffler le développement de leurs localités en organisant les jeunes et les femmes", a-t-il souligné.
 
Sur le plan culturel et artistique, le festival s’est enrichi de la présence de sensibilités francophones et anglophones, expression de la diversité culturelle, d’une "marche royale colorée", symbole d’une "marche vers la symbiose et la cohésion sociale" ou encore la prestation de divers groupes de danse ivoiriens ou venus de différents pays de la CEDEAO.
 
aaa/ask