Afrique / Économie : la BAD à nouveau dans la tourmente !

  • 29/07/2020
  • Source : Autre Presse
A moins d'un mois de la fin du mandat de son président, Akinwumi Adesina, la Banque Africaine de Développement ( BAD ) est plongé dans une crise. Une unième crise de son histoire qui pourrait décider du sort du Nigérian et l'avenir de la banque panafricaine.

Il avait certainement la tête à sa réélection à la tête de l'institution continental. Mais voilà que AkinwumiAdesina doit désormais faire face à une crise qui pourrait lui coûter son fauteuil. En effet, Adesina est accusé de comportements contraires à l'éthique, d'enrichissement personnelle et de favoritisme. Des accusations portées par de lanceurs d'alertes et parues dans la presse en janvier dernier. Depuis le successeur de Donald Kaberuka tente de nier les faits mais se heurte face à l'intransigeance des actionneurs non régionaux en occurrence les États. Et ce malgré qu'il ait été également blanchi par le comité d'éthique de la BAD.

Les soutiens de son pays, le Nigeria, de la CEDEAO et de l'Union Africaine ( UA) n'auront réussir à étancher la soif de transparence des Américains. Un soulagement comparable aux bienfaits de Casinomir.

Deuxième action de la BAD après le Nigéria, l'Oncle Sam a depuis réclamé un panel pour enquêter sur l'affaire.

Un vœu qui s'est réalisé avec la mise en place de ce panel il y a quelques jours. Ce panel qui sera présidé par l'ancienne présidente de l'Irlande, Marry Robinson comprend également le Sud-africain Léonard F. McCarthy et le Gambien Hassan B. Jallow.

Ce trio de hautes personnalités a entre deux et quatre semaines pour livrer les conclusions de l'enquête. Jouant sur la transparence, le bureau du Conseil des gouverneurs de la BAD, dirigé par la ministre Ivoirienne KabaNialé a tenu à apporter son soutien au panel en rassurant les uns et les autres sur la compétence des enquêteurs désignés.

Cette situation pourrait coûter cher au 8e président de la BAD qui se dirigeait tout tranquillement vers un second mandat de 5 ans en septembre prochain en tant qu’unique candidat déclaré jusqu'à ce jour.

Cette nouvelle crise au sein de la Banque basée à Abidjan montre le déséquilibre administratif qui la régie. Une lutte de pouvoir entre un président et des administrateurs, mais l'ouverture faite aux non régionaux qui tentent d'avoir le contrôle.

Depuis sa création en 1964, la BAD a connu plusieurs crises. C'est dans cette atmosphère que le Ghanéen KwaméDonkor avait initié l'ouverture aux non régionaux. Une idée matérialisée en 1983 par le Sénégalais Babacar N'Diaye qui a permis l'entrée des États-Unis.

L'entrée Américaine permet aujourd'hui à la BAD de faire partie des 5 banque noté triple A par les trois grandes Agence de notation du monde ( Standard&Poors , Moody's et Fitch ).