Affaire journalistes arrêtés : Le procureur en donne les raisons

  • 26/05/2016
  • Source : Lebabi.net
Le procureur de la République a donné les raison de la détention d'un patron de presse en ligne et de Michel Gbagbo qui ont été arrêtés et entendus par la gendarmerie pour avoir véhiculé de fausses informations sur leur plateforme.

« Le 1er mai 2016, à l’occasion de la célébration de la fête du travail, le Président de la République a déclaré devant les centrales syndicales que la plupart des détenus de la crise postélectorale ont été libérés et qu’il ne restait que des cas résiduels de détenus en attente de jugement pour des crimes graves.

Le lendemain 02 mai 2016, le site d’information « koaci.com » a publié une liste de soixante-dix-huit (78) personnes qui seraient encore détenues dans le cadre des procédures judiciaires de la crise postélectorale » indiqu » un communiqué du procureur de la République qui précise que sur cette liste de soixante-dix-huit (78) personnes publiée par ce site d’information, cinq (05) personnes ont été jugées et condamnées dont : deux (02) pour assassinat du Colonel DOSSO et trois (03) pour vol en réunion avec effraction. 
 
En outre, sur la même liste, il est à indiquer que vingt-deux (22) personnes citées sont en détention et en attente de jugement pour diverses infractions graves, notamment pour enlèvement, séquestration, assassinat, crimes contre l’humanité, attentat ou complot contre l’autorité de l’Etat, disparition ou soustraction de cadavres (cas de Messieurs Yves LAMBLIN et DI Rippel). 
 
« Il convient de préciser que parmi ces vingt-deux (22) personnes, trois (03) ont été arrêtées avant le 21 mai 2011, date de la prestation de serment du Président de la République et considérée comme la fin de la crise postélectorale » précise la note.
 
De plus, sur les soixante-dix-huit (78) personnes, cinquante (50) ont été libérées à la date du 19 février 2016. 
Enfin, le nommé GNAHUI Sylvain cité dans la publication en question, ne figure pas sur la liste des personnes détenues ou ayant été détenues dans le cadre des enquêtes. 
Cette personne est inconnue de nos services.
 
Selon le procureur, les informations publiées par le site sur le nombre des détenus des dossiers judiciaires de la crise postélectorale sont mensongères et par conséquent constitutives du délit de divulgation de fausses nouvelles prévu et puni par l’article 173 du Code pénal. 
 
« C’est pourquoi, le nommé Laurent DESPA, responsable du site a été interpellé et déféré devant le Parquet. Il a été inculpé du délit susvisé et laissé en liberté » notifie la note.
Notons que Michel Gbagbo, fils de l’ex-président Laurent Gbagbo a également été arrêté puis libéré pour le même délit, notamment pour avoir dit qu’« à la date du 30 mars 2016, 250 personnes étaient encore détenues dans les prisons, la plupart suite à la crise postélectorale. Plus grave, 300 personnes qui ont été inculpées et placées sous mandat de dépôt depuis 2011 sont portées disparues ». 
 
Il a indiqué que deux cent dix-sept (217) personnes qui avaient été inculpées et détenues dans le cadre des procédures judiciaires de la crise postélectorale ont toutes été libérées, thèse que réfute le procureur.