A Nairobi, au Kenya, les grands-mères apprennent les arts martiaux pour combattre les violeurs. A l'intérieur des bidonvilles de Korogocho à Nairobi, elles passent du temps à apprendre les rudiments des arts martiaux pour aider à se défendre contre les prédateurs sexuels.
Dans certaines régions du Kenya, des hommes croient fermement qu'avoir des rapports avec les femmes âgées les purifie pour tout crime qu'ils ont commis.
"Les garçons avaient cette conviction folle selon laquelle dormir avec une vieille femme après un vol les nettoient de leurs péchés. Ensuite ils les étranglaient... Chaque fois que nous sommes allés chercher le cadavre d'une vieille femme, mon cœur ne faisait que saigner " Sheila Kariuki, une ancienne habitante de Korogocho.
Pour d'autres prédateurs sexuels, les vieilles femmes sont moins susceptibles d'avoir le VIH. C’est donc pour éviter désormais le viol que ces femmes âgées se sont mises aux arts martiaux dénommés « cucus » qui signifie grandmas (grands-mères) dans une langue locale kenyane.
Les femmes se réunissent chaque semaine et apprennent à briser le nez avec juste la paume de leurs mains, à frapper les régions de l'aine de leurs assaillants et comment percer leurs yeux avec les doigts. Aussi, pour celles qui n'arrivent pas à pratiquer cet art, on leur apprend à feindre la folie pour refroidir les ardeurs des principaux intéressés.
A noter que la plus vieille élève de la classe a 85 ans.
14% des femmes âgées de 15-49 ans ont subi des violences sexuelles dans ce pays selon une enquête sur la santé démographique du Kenya élaborée en 2014.
Kenya: les grands-mères apprennent les arts martiaux pour se défendre des violeurs - Photo à titre d'illustration