Liban: 6 esclaves africaines battues et séquestrées à Nabatieh

  • 17/03/2014
  • Source : autres presses
Deux Togolaises, deux Burkinabées et deux Ghanéennes sont séquestrées depuis plus d'une semaine et sont sévèrement battues dans la ville de Nabatieh (sud du Liban) apprend t'on suite aux témoignages de deux d’entre elles.

Tout est arrivé après qu'elles aient tenté de fuir leurs lieux d'exploitation après s'être rendues compte d'avoir été trompées par un réseau de recrutement qui œuvre depuis le continent africain en vue de livrer du personnel de maison à moindre cout dans un pays et une culture où les noirs sont encore considérés comme des humains de second rang comme constaté par ailleurs quotidiennement dans les pays d'Afrique où ces derniers sont implantés.

"Je veux rentrer chez moi, on m'a amené en trois fois au bureau de la mafia pour être punie corporellement parce que j'ai jugé insupportable de continuer de vivre chez la dame" livre par téléphone ce samedi soir l'une d'entre elle, une Togolaise, qui après avoir réussi a joindre koaci.com depuis un mobile se l'est vu retirer par sa "maitresse". " On m'a roué de gifles et d'autres punitions corporelles avant de m'amener dans une vielle maison avec d'autres filles également en otage qui ont simplement voulu arrêter, comme moi, de travailler chez leurs maitresses" livrera la Togolaise âgée de 24 ans.

Depuis lors impossible pour nous de rentrer en contact avec notre témoin, joint depuis le numéro +961 765 273 63, qui nous aura indiqué entre autre avant la fin de la brève conversation, avoir rencontré le 12 mars dernier cinq autres dans ce "bureau", lieu qui apparemment sert de repère au réseau et de sévices.

"On nous a vendues dans ce pays" nous a t'elle indiqué en pleure ajoutant: " On a des diplômes d'apprentissage et on nous dit que nous allions seulement venir travailler ici, et voila que nous sommes devenues des esclave".

A nos interrogations quant au réseau, la victime aura le temps de nous livrer un nom, un certain Safi Kamal qui serait selon elle, le tout puissant patron de la nébuleuse. Il répondrait au numéro suivant +961 037 64 569. Joint, ce dernier, nous raccrochera rapidement au nez à l'abord du sujet.

Une heure après la fin de la conversation avec l'otage, une autre, la seconde Togolaise, sans nul doute motivé par sa compatriote, tentera à son tour de nous joindre depuis ce numéro +961 768 944 34. La conversation durera à peine 45 secondes quand, subitement, elle se coupera après avoir entendu des violents cris d'hommes et des "non ne me frappez pas" de la jeune femme sans nul doute surprise par ses geôliers libanais.

Là encore, impossible nous sera de rentrer en contact avec la seconde victime âgée de 25 ans et originaire de Lomé.

Sa dernière phrase qui nous glacera sera : "pardon, faites quelque chose pour me permettre de rejoindre ma famille en Afrique".

Si l'esclavage au Liban de ressortissants originaires du continent africain initialement approchés avec des promesses d'emplois en rapport avec leurs qualifications, n'est pas nouveau, le silence des autorités et des Ong de défense des droits de l'homme est aussi inquiétant que l'intensité de la douleur des victimes.

Affaire à suivre...