Rigobert Song Bahanag : Le miraculé a repris du service

  • 16/08/2017
  • Source : africatopsports.com
C’est reparti pour une nouvelle aventure footballistique avec « Magnan ». L’ancien capitaine des Lions indomptables du Cameroun, Rigobert Song Bahanag, est retourné sur les terrains après avoir triomphé de l’attaque cérébrale qui faillit lui couter la vie le 2 octobre 2016. Bien remis de sa maladie, il a décidé de poursuivre sa carrière d’entraîneur à peine entamée. Le sélectionneur de l’équipe nationale du Cameroun A’ vient de remporter avec brio la première manche du dernier tour éliminatoire de la prochaine édition du championnat d’Afrique des nations (Chan). Il veut qualifier son équipe à la phase finale et la remporter. Une éventuelle victoire serait pour lui une façon de remercier ce peuple, cette nation qui l’a soutenue au moment le plus critique de sa vie. Evocation d’un retour en force.

Il paraît frêle, mais garde cet esprit conquérant qui a toujours fait sa particularité. Sur la pelouse du stade de la Réunification de Douala ce mardi 8 août Rigobert Song Bahanag s’investit sans réserve dans la seconde séance d’entraînement de la journée.  Le sélectionneur des Lions indomptables A’, l’équipe nationale de football qui rassemble les joueurs évoluant sur place au Cameroun, se concerte avec son adjoint Ernest Agbor, donne des consignes, parle à un joueur en aparté, montre l’exemple en donnant  de temps à autre un coup de pied dans le ballon.

Tout cela sous le regard admiratif de la centaine de spectateurs massés dans les gradins et qui montrent leur sympathie en scandant le surnom (« Magnan ») de l’ancien et non moins emblématique capitaine des Lions indomptables du Cameroun. Ainsi a été la semaine de « Rigo » dans la capitale économique du Cameroun avant la double confrontation du dernier tour éliminatoire du championnat d’Afrique des nations contre Sao Tomé et Principe.

Un homme qui revient de loin…

Pour sa première sortie en match officiel, le 12 août 2017 sur le terrain de l’adversaire, coach Rigo a remporté une victoire. Ses poulains l’ont emporté sur la marque de 2 buts à 0. Une avance confortable qui devrait être consolidée et ainsi contribuer à qualifier le Cameroun à la prochaine édition du tournoi continental.  Réaction de l’heureux technicien au terme de l’expédition punitive : « ce n’était pas facile, on avait l’impression que ça serait plus facile que ça mais c’est ça le football. Le plus important on a pu gagner 2-0. On va mieux se préparer au match retour pour essayer de conserver notre place. C’est une bonne équipe de Sao Tomé, je pense qu’il y’a beaucoup de personnes qui ne connaissent pas. Ils n’ont pas démérité, ils ont démontré qu’ils étaient bien en place mais pour nous, il fallait qu’on puisse s’imposer et c’est ce qu’on a fait. Donc un lion reste toujours indomptable ». Le sélectionneur nommé le 17 février 2016 affiche là la même détermination qu’on lui a connue lorsqu’il était joueur. Le double vainqueur de la Coupe d’Afrique des nations veut continuer à imprimer sa marque à partir du banc de touche.  Il est encore plus motivé depuis qu’il est « revenu à la vie ».  Comment ne pas le dire en effet Rigobert Song Bahanag revient de loin. De très loin.

Le footballeur à la retraite né le 1er juillet 1976 dans la localité camerounaise de Nkenglikok manque de passer de l’autre côté du miroir le 2 octobre 2016. Alors qu’il se trouve à Yaoundé, l’ancien joueur du FC Metz est victime d’un accident vasculaire cérébral. Plus exactement d’une rupture d’anévrisme. « C’était un samedi. Je m’apprêtais à aller à Bafoussam (une autre localité camerounaise) pour voir un match du championnat. Je traîne avec un de mes amis qui est constamment avec moi, avec qui je me déplace. Il s’appelle Fbi d’ailleurs. Je suis arrivé chez moi, je me suis apprêté. Je l’attendais lui qui allait récupérer ses affaires chez lui, qu’il vienne pour qu’on prenne la route. Pendant que je l’attends je regarde la télévision. J’ai subitement ressenti un coup de fatigue qui ne m’ a pas inquiété. Tout de suite je me mets à saigner du nez, de la bouche. Je n’ai pas pris conscience de la gravité du mal. Voilà ce que je me souviens que j’ai vécu », raconte Rigobert Song Bahanag...