Pluie ou soleil, l’ivoirien se plaint toujours

  • 26/05/2016
  • Source : Lebabi.net
« Ivoirien n’est jamais satisfait » se plait-on à dire pour illustrer l’insatisfaction qui caractérise bon nombre de personne quand aux différentes saisons de l’année.

 Après une période sèche largement décriée à cause de son corolaire de chaleur, de moustiques, et autre désagrément, la saison des pluies est enfin arrivée.

Depuis quelques jours, mauvais temps et averses sont le quotidien des ivoiriens qui courent  se ravitailler en parapluies et  accessoires pour se protéger. Dans les transports en commun, le temps est l’un des  sujets favoris des passagers.
 
« Pourquoi il pleut fort cette année comme ça, on ne peut même pas aller au travail, le soleil est mieux », déplore Xavier Bridji, mécanicien dans la commune de Koumassi sont les routes deviennent impraticables en période de pluie quand certaines voies se transforme en véritables lacs artificiels.
 
Avis contraire de Gobi C, planteur, de passage dans la capitale, pour qui cette saison est une bénédiction.
 
« Cette année il a fait très chaud, ce qui a provoqué la pénurie de certains vivriers sur le marché », a-t-il indiqué.
 
Comme Xavier, beaucoup d’autres déplorent l’arrivée subite de la pluie.
 
« Eh s’il pouvait pleuvoir un jour et la pluie vient un jour», soupire Bakayoko D. un blanchisseur qui a une tonne de lessive sous sa main mais est obligé d’attendre que le soleil sorte pour prétendre passer à l’étape du séchage.
 
Les avis sont pourtant mitigés quant aux deux saisons. Cependant, les Ivoiriens préféreraient le soleil à la pluie au vu de ce qui arrive dans les quartiers, surtout précaires. 
En saison pluvieuse, avec les différents canaux d’évacuation bouchés et une voirie qui laisse à désirer, les  sous-quartiers sont quasiment inondés en moins de 10 minutes de flotte, rendant le passage à sec impossible.
 
Pour circuler, il faut soit marcher sur des perches ou patauger dans de l’eau très sale qui contiennent  souvent des excréments humains, favorisant  la recrudescence de plusieurs maladies et épidémie.  
 
Cette situation est une aubaine que saisissent certaines personnes pour fabriquer des ponts de fortunes soit avec des pneus soit avec des planches afin de permettre aux populations de se déplacer aisément moyennant de l’argent. Cette somme varie entre 50 et 100F.
 
Même si ces derniers s’en tirent à bon compte, ce n’est pas le cas des chauffeurs de véhicule de transport en commun appelés communément wôrô wôrô. Bon nombre d’entre eux qui s’obstinent à travailler en temps de pluie, exposent non seulement leur véhicule à d’éventuelles pannes compte tenu du mauvais état des routes, et des inondations mais réalisent de maigres recettes.
 
« Ce n’est vraiment pas facile la pluie de nous arrange pas du tout. Le mardi par exemple à cause de la forte pluie, jusqu’à 17h je n’avais gagné que 15000F alors que d’habitude, ma recette journalière est de 30 mille francs par jour », Déplore Koné Adama la trentaine révolue.
 
La saison de pluies, fait des heureux et des malheureux, et comme l’Être humain est un éternel insatisfait, même s’il neigeait en Côte d’Ivoire, il ya aura.

Ahopol-MA