Ouverture à Abidjan d’un atelier de formation et de partage d’expérience sur le Community-Led Monitoring

Organisée par ITPC-WA en collaboration avec l’Onusida et l’Institut de la société civile pour la santé en Afrique de l’ouest et du centre, cette session d’apprentissage et de partage regroupe des participants du Bénin, du Burkina Faso, du Burundi, du Cameroun, de la Centrafrique, de la RDC, du Nigeria, du Liberia, de la Guinée Bissau, du Sénégal, de la Sierra leone, du Togo et de la Côte d’Ivoire.

« Cette rencontre organisée en terre ivoirienne a deux objectifs principaux à savoir créer un cadre de partage pour les interventions sur le CLM en Afrique de l’ouest et du centre et identifier les initiatives au sein des pays pour la documentation des bonnes pratiques sur le CLM en Afrique de l’ouest et du Centre », a indiqué Alain Manouan, le Conseiller technique spécial de ITPC-WA.

Il a par ailleurs souligné que pendant ces deux jours, les travaux s'élaboreront essentiellement autour de plénières, de panels, de discussions de groupe et de partage d’expérience au plan local et national.

Il finira par inviter l’ensemble des participants à porter une attention particulière aux expériences locales et nationales car selon lui, elles pourraient inspirer des stratégies beaucoup plus efficaces dans la mise en œuvre du CLM dans tous les pays qui ont embrassé cette initiative.

Pour Innocent Liaison, le président du conseil d’administration d’ITPC-WA, cet évènement symbolise la volonté de cette institution de contribuer de manière significative à la production d’informations stratégiques pour améliorer la qualité des services de santé en Afrique de l’ouest et du centre.

« Depuis près d’une vingtaine d’années, ITPC s’efforce d’attirer l’attention des décideurs sur la nécessité d’offrir aux populations, notamment les personnes vivant avec le VIH, une qualité de traitement qui limiterait les nouveaux cas d’infection (…) Il est scientifiquement prouvé qu’une personne séropositive ne peut transmettre le VIH lors d’un rapport sexuel si elle est à une charge virale rendue indétectable grâce à son traitement. Mais pour y arriver, il est nécessaire de garantir la qualité du traitement. En cela, l’avis du patient compte et est incontournable, il est même primordial ».

Selon Innocent Liaison, les résultats probants obtenus depuis la mise en place des observatoires communautaires sur la disponibilité, l’accessibilité, l’acceptabilité, le caractère rapportage et la pertinence des services pour les populations ont naturellement aboutit à l’implémentation du CLM dans le système mondial de santé.  

« Ce concept-là n’est plus entendu comme suivi à base communautaire, mais comme un suivi par les communautés qui peut aller au-delà du VIH et embrasser d’autres pathologies. Articulé autour du quadrant éducation, évidence, engagement et plaidoyer, le CLM reste et demeure un instrument de production d’informations stratégiques entre les mains des communautés mais au service des décideurs. C’est pourquoi, ITPC s’est investi depuis 2020 à faire la promotion du CLM en apportant un appui technique à sa mise en place et son fonctionnement dans les pays de l’Afrique de l’ouest et du centre », a relevé le PCA d’ITPC-WA.

Pour Henk Van Renterghem, le représentant résident de l'Onusida en Côte d’Ivoire, partenaire technique et financier de ce projet, cette approche visant à mettre les personnes et les communautés au centre de la lutte contre le sida sera probablement d’ici 10, 20 ou 30 ans, la plus grande contribution que la lutte contre le Sida a fait au renforcement de la santé mondiale et au renforcement de la conceptualisation d’un système de santé performant.  

« Le CLM a désormais une place primordiale dans la lutte contre le Sida mais cela ne veut pas dire que c’est fini. La recette pour renforcer le leadership et l’action dirigée par les communautés pour moi a toujours été simple. Il s’agit de donner l’opportunité, la place, les plateformes aux communautés et à la société civile de s’impliquer, s’exprimer et participer. Il s’agit de s’assurer que la société civile et les communautés disposent des informations stratégiques, des datas, des données à partir desquelles ils peuvent véhiculer leur plaidoyer et évidemment qu’ils disposent des ressources pour faire cela », va-t-il relever tout en soulignant que l’Onusida recommande et continuera d’appuyer ce processus.

Il finira par souhaiter des partenariats vraiment opérationnels autour du CLM au terme de ce learning event.

Mananza koné, représentante à cette activité le Pepfar et le CDC a quant à elle tenu à rassurer tous les acteurs impliqués dans ce projet que le gouvernement Américain s’engage à soutenir les investissements dans la mise en œuvre du CLM et à soutenir les communautés à atteindre le niveau ou elles sont à mesure d’améliorer la qualité des soins.

Elle a rappelé que le Pepfar a déjà investi près d’1 million de dollar dans le suivi communautaire grâce à la collaboration avec les organisations de la société civile car l’objectif du Pepfar est d’accélérer la réponse et de mettre fin à la pandémie du VIH en tant que menace pour la santé publique d’ici 2030.

Elle finira par saluer et remercier le gouvernement de Côte d’Ivoire et la société civile pour l’étroite et excellente relation de travail ainsi qu’avec les autres partenaires techniques et financiers importants dans la lutte contre le VIH.

Pour rappel, International Treatment Preparedness Coalition – West Africa (ITPC WA), fait partie des 11 réseaux régionaux de la coalition internationale pour la préparation aux traitements (ITPC). Ce réseau  œuvre pour l’accès universel aux soins, aux traitements et à toutes formes de soutien aux personnes vulnérables et affectées du point de vue de leur santé, à travers une approche d’amélioration de l’offre et de la qualité des services par une surveillance dirigée par les communautés.